- Dans la nuit du 29 au 30 octobre 2022, nous passerons à l'heure d'hiver : à 3 heures du matin il sera 2 heures.
- Le changement d'heure est plus difficile à gérer pour les jeunes enfants, les adolescents, les personnes âgées, les travailleurs de nuit et les personnes souffrant de troubles du sommeil.
- Heure d'été ou heure d'hiver ? La majorité des chronobiologistes (sépcialistes du rythme biologique de l'organisme), penchent pour l'heure d'hiver car elle permettrait d'avoir la dose de lumière nécessaire à l'organisme au moment du réveil, et ce, toute l'année.
C’est une habitude instaurée il y a plus de 40 ans, en 1976 : au printemps nous passons à l’heure d’été et devons incrémentée l’horloge d’une heure supplémentaire, et à l’automne c’est l’inverse, nous passons à l’heure d’hiver et faisons reculer le temps d’une heure. A l’origine de cette idée ? Un besoin impérieux de faire des économies d’énergie en synchronisant la durée d’ensoleillement avec les activités quotidiennes. Si aujourd’hui encore, les “Pour” et les “Contre” débattent de l’utilité d’un tel système, la littérature scientifique montre quant à elle que le changement d’heure à bel et bien des conséquences non négligeables sur notre santé.
Chronobiologie : le changement d’heure impacte notre rythme circadien
Le rythme circadien, ou “horloge biologique”, est en quelque sorte l’horloge interne de l’organisme. Tel un chef d’orchestre, il régit certains processus physiologiques, comme le sommeil et l’alimentation, sur un cycle de 24 heures. Sa synchronisation se fait essentiellement grâce à la lumière, et des troubles de ce rythme sont associés à de nombreuses maladies.
Le changement d’heure “impacte notre horloge biologique interne et peut induire des effets néfastes sur notre santé (troubles du sommeil, de la vigilance, accidents du travail et de la route, des dépressions, des infarctus du myocarde et des accidents vasculaires cérébraux)”, détaille l’Inserm dans un article.
“L’adaptation de l’organisme à ce décalage horaire que nous lui imposons variera d’un individu à l’autre et peut durer de quelques jours pour les chronotypes matinaux (personnes ayant tendance à être plus efficaces le matin), à plusieurs mois pour les chronotypes tardifs (personnes ayant tendance à être plus efficaces le soir).” Les jeunes enfants et les personnes âgées sont les sujets les plus à risque de ressentir ces effets négatifs. “Mais c’est aussi le cas des adolescents, des travailleurs de nuit, et de tous ceux souffrant d’un trouble du sommeil qui auront plus de difficultés pour s’adapter au nouvel horaire.”
Le passage à l'heure d'été est plus difficile à gérer pour l'organisme
Selon plusieurs chronobiologistes, dont le neurobiologiste et chercheur à l’Inserm Claude Gronfier, Président de la Société Française de Chronobiologie, le passage à l’heure d’été serait plus difficile à gérer pour l’organisme à cause de la perte d’une heure de sommeil et du fait que l’horloge biologique devra également être avancée d’une heure.
En 2019, la suppression du changement d’heure saisonnier a été votée en France lors d’une consultation en ligne. Un vote favorable a également été fait au Parlement européen et la fin du changement d’heure était prévue pour 2021, mais les pays membres ont du mal à accorder leurs aiguilles.
L’heure d’hiver serait meilleure pour la santé
La majorité des Français penchent quant à eux pour garder l’heure d’été. Néanmoins, la communauté scientifique recommande d’opter pour l’heure d’hiver. En effet, avec l’heure d’été, le réveil en hiver et l’endormissement en été seraient physiologiquement plus difficiles.
Au jour le plus court de l'année, soit le 21 décembre, le soleil se lèverait à Paris à 9h41 (au lieu de 8h41 pour l’heure d’hiver). En sortant du sommeil le matin, l'organisme n’aurait donc pas sa dose de lumière pour synchroniser son horloge biologique. Or, l’équipe scientifique du Centre de Recherche en Neurosciences de Lyon a observé que “certaines expositions à la lumière à des moments très précis ont des effets bénéfiques sur la physiologie du sommeil et les fonctions non-visuelles de l’organisme telles que la sécrétion de la mélatonine (hormone contrôlée par l’horloge circadienne et impliquée dans la régulation du sommeil), le réflexe pupillaire, l’activité cérébrale, la température et le système cardiovasculaire”, et ce, “même à des exposition très courtes et des niveaux très faibles de lumière”.