- Les cauchemars pathologiques concernent environ 4 % de la population générale.
- La thérapie par répétition d’imagerie mentale est habituellement utilisée pour traiter la maladie des cauchemars.
- Elle consiste à demander aux patients d’imaginer de nouveaux scénarios à la fin de leur cauchemars.
Tout le monde a déjà fait des cauchemars, mais chez certains patients leur chronicité peut devenir problématique. Ils font d’ailleurs partie des troubles du comportement du sommeil paradoxal, selon le classement de l’American Academy of Sleep Medicine.
La maladie des cauchemars impacte la vie quotidienne
Lorsqu’ils sont récurrents, les cauchemars peuvent avoir plusieurs impacts sur la vie quotidienne des personnes qui en souffrent : fatigue, baisse de moral, anxiété, flashbacks… C’est la maladie des cauchemars.
La solution généralement proposée aux patients est le suivi d’une thérapie par répétition d’imagerie mentale (IRT). Néanmoins, pour beaucoup d’entre eux, ce traitement n’est pas efficace. Mais une étude publiée dans la revue Current Biology pourrait leur redonner de l’espoir car des chercheurs ont peut-être trouvé une solution : utiliser de la musique pour diminuer ces cauchemars.
Les chercheurs ont mené leurs expériences sur 36 patients atteints de la maladie des cauchemars. Ceux-ci avaient au moins un mauvais rêve par semaine, qui avait des conséquences sur leur sommeil ou leur vie émotionnelle.
Associer la musique à un scénario positif
"On parle de personnes pour lesquelles ces cauchemars ont un retentissement sur la vie quotidienne, explique au média Sciences et Avenir Aline Clerget, l’une des autrices de l’étude. Elles se réveillent beaucoup la nuit, ont un sommeil court et de mauvaise qualité, une détresse psychique et émotionnelle auxquelles elles ne trouvent pas d'issue."
Les participants à l’étude ont été divisés en deux groupes. Dans le premier, ils étaient seulement traités par IRT, c’est-à-dire qu’ils devaient imaginer des scénarios alternatifs positifs à leurs cauchemars. Le second “a fait cet exercice (l’IRT) pendant qu'un son – un accord de piano – était joué toutes les 10 secondes”, développe Sophie Schwartz, l’une des autrices, au Daily Mail.
“Le but était que ce son soit associé au scénario positif imaginé, poursuit Sophie Schwartz. Ainsi, lorsqu'il était ensuite rejoué pendant le sommeil, il pouvait réactiver un souvenir positif dans les rêves."
La musique comme traitement des cauchemars
Pour mesurer cela, les participants ont ensuite porté à leur domicile un bandeau de sommeil avec des électrodes pendant deux semaines. Ainsi, lorsqu’ils dormaient, cet outil enregistrait les fréquences de leur sommeil et jouait, toutes les dix secondes, le son du piano.
Résultats, à la fin de l'expérience, la fréquence des cauchemars avait diminué dans les deux groupes, mais plus significativement plus dans celui où du piano était joué. En parallèle, les chercheurs ont aussi observé une augmentation des rêves positifs dans ce second groupe. Et, trois mois après l’expérience, tous les effets bénéfiques de la musique restaient valables.
À terme, les scientifiques espèrent donc pouvoir mettre au point une nouvelle thérapie pour soigner les personnes atteintes de cauchemars pathologiques.