397.000 enfants de moins de 3 ans, soit 20,3 % de cette tranche d’âge, étaient pauvres en 2018, selon l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee). Et le contexte actuel d’inflation générale ne risque pas d’améliorer ce pourcentage.
La pauvreté dans la petite enfance impacte la vie adulte
La pauvreté est évidemment très difficile à vivre durant l’enfance. Mais cette situation a aussi des conséquences sur la vie future. En effet, selon une étude publiée dans la revue Royal Society Open Science, avoir été privé dans sa jeunesse induit souvent un caractère impulsif à l’âge adulte, c’est-à-dire vouloir obtenir immédiatement ce que l’on désire. Les auteurs estiment que ce trait de personnalité pourrait avoir des conséquences sanitaires.
Lors de leur étude, les chercheurs ont analysé l’impulsivité de 1.000 personnes âgées de 50 à 90 ans. Pour cela, ils leur ont simplement demandé s’ils préféraient obtenir une somme d’argent immédiatement ou attendre quelques mois et que celle-ci soit un peu plus importante. Résultats : les participants ayant toujours vécu dans des zones défavorisées préféraient des gains financiers plus petits mais immédiats, ce qui montrait leur impulsivité.
L’impulsivité a des conséquences sur la santé à long terme
D’autres part, les chercheurs ont constaté que la profession d’une personne pouvait aussi prédire ses choix. En effet, celles exerçant des métiers techniques ou répétitifs ont également préféré recevoir une somme d’argent plus importante immédiatement, ce qui n’était pas le cas des participants travaillant en tant qu’ingénieur ou que scientifique.
Selon les auteurs, l’impulsivité qu’ils ont observée chez ces participants était due aux privations qu’ils avaient vécues durant l’enfance. Au-delà de l’aspect financier, elle se traduirait aussi dans l’alimentation. En effet, ils estiment que les personnes dont la jeunesse a été plus dure d’un point de vue économique seraient plus susceptibles, à l’âge adulte, d’adopter des comportements jugés agréables sur le moment mais néfastes pour leur santé à long terme comme le fait de trop manger, la consommation de produits gras et/ou sucrés, de drogue, de cigarette, etc.
Ainsi, ils seraient donc plus à risque de souffrir d’obésité mais aussi d’autres pathologies comme de maladies cardiovasculaires, du diabète ou encore de cancers. En conclusion, les auteurs appellent les décideurs politiques à réagir et mieux lutter contre la pauvreté des enfants.