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Médicaments anti-acné : l'ANSM précise les précautions d'usage

Par la rédaction

Une mère a porté plainte contre le médecin qui avait prescrit du Roaccutane à son fils qui s'est suicidé. Cet anti-acnéïque est connu pour certains effets indésirables.

POUZET/SIPA
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La semaine dernière, l'Est républicain révélait qu'une habitante de Lunéville (Meurthe-et-Moselle) avait déposé plainte contre un dermatologue à la suite du suicide de son fils. Dans ce drame, Jordan, un jeune Lorrain de 22 ans, s’est donné la mort en juillet dernier après six mois de traitement contre l’acné. Il utilisait le Curacné, un générique du Roaccutane (isotrétinoïne).
Sa mère reproche au spécialiste prescripteur de n’avoir pas tenu compte des effets secondaires de ce traitement, pourtant bien connus. C'est dans ce contexte délicat que l'Agence de sécurité du médicament (ANSM) vient de rappeler aux médecins la conduite à tenir avant toute délivrance de cette substance. L'Agence insiste notamment sur le document d'information à remettre au patient avant l'engagement de tout traitement anti-acné à base d'isotrétinoïne. Ces médicaments sont en effet loin d'être anodins...

 

 

Le risque de malformations graves du fœtus 
L’isotrétinoïne est indiquée dans le traitement des acnés sévères qui résistent aux traitements classiques (antibiotiques par voie orale et traitement local.) Mais cette substance est aussi fortement tératogène. Elle peut provoquer des malformations graves au cours de la croissance fœtale de l’enfant à naître. C'est pourquoi l'Agence rappelle aux femmes qu'elles ne doivent surtout pas débuter une grossesse pendant le traitement et dans le mois qui suit l’arrêt du traitement. Les patientes doivent aussi effectuer un test sérologique de grossesse tous les mois pendant le traitement et 5 semaines après l’arrêt du traitement. 

 

Le risque de dépression et autres troubles psychologiques
Dans sa notice sur « Ce qu’il faut savoir avant de commencer un traitement par isotrétinoïne orale », l'ANSM indique que certains patients sous traitement par l’isotrétinoïne (ou peu de temps après l'arrêt du médicament) ont présenté des troubles psychologiques, en particulier des troubles dépressifs (tristesse, anxiété, changement d’humeur, crises de larmes...). Et l'Agence de souligner que dans de très rares cas, certaines personnes recevant de l’isotrétinoïne ont même présenté des idées ou des conduites suicidaires. « Bien que le lien entre la prise d’isotrétinoïne et la survenue de ces troubles ne soit pas établi, une attention particulière doit être portée sur la survenue de troubles de l’humeur », rajoute-t-elle.
Enfn, il est important de signaler à son médecin « tous les antécédents personnels et familiaux de troubles psychologiques et psychiatriques », conclut l'Agence.