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Accouchement

La grossesse modifie de façon permanente les os des femmes

Par Geneviève Andrianaly

Des changements permanents ont été observés dans la composition des os après l'accouchement et l'allaitement.

globalmoments/iStock
L’os lamellaire est le principal type d'os d'un squelette mature.
La baisse des niveaux de calcium et de phosphore n'avait pas d'incidence sur la santé globale des primates.

Ventre, cheveux, seins, dos… Tout au long de la grossesse, le corps d’une femme se transforme. La plupart des changements sont temporaires et disparaissent progressivement après la naissance de l’enfant. Mais selon des chercheurs américains, certaines modifications sont permanentes. C’est le cas de la composition des os après la grossesse et l’accouchement.

Une analyse de l’os lamellaire des primates femelles et mâles

Pour parvenir à cette découverte, les scientifiques ont réalisé une étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue Plos One. Afin de mener à bien leurs travaux, ils ont examiné le taux de croissance de l'os lamellaire dans les fémurs ou les os de la cuisse de macaques rhésus ayant vécu à Porto Rico et étant décédés de causes naturelles. Pour rappel, l'os lamellaire change au fil du temps et laisse des marqueurs biologiques des modifications.

L’équipe a utilisé la microscopie électronique et l'analyse par rayons X à dispersion d'énergie, soit des méthodes couramment utilisées pour évaluer la composition chimique des échantillons de tissus, pour calculer les changements dans les concentrations de calcium, de phosphore, d'oxygène, de magnésium et de sodium dans les os des primates femelles et mâles. Les auteurs avaient également des données sur leur état de santé et leur histoire reproductive.

Santé osseuse : la reproduction a un impact sur la composition du squelette

D’après les résultats, les concentrations de certains de ces éléments étaient différentes chez les femelles qui avaient donné naissance à un enfant par rapport aux mâles et à celles qui n’ont pas eu de nourrissons. Dans le détail, les niveaux de calcium et de phosphore étaient plus faibles dans les os formés durant la gestation et l’accouchement chez les femelles qui ont donné la vie. En outre, les chercheurs ont constaté une baisse significative de la concentration de magnésium pendant l'allaitement des nourrissons.

"Nos résultats fournissent des preuves supplémentaires de l'impact profond de la reproduction sur l'organisme féminin, démontrant une fois de plus que l’os n'est pas une partie statique, mais une partie dynamique qui évolue en fonction des événements de la vie. (…) Elle s'ajuste et répond en permanence aux processus physiologiques", a déclaré Paola Cerrito, auteure de l’étude, dans un communiqué.