- La toxicité cérébrale des anesthésies est controversée et nécessite davantage d’études, d’après les chercheurs.
- Chaque année, environ 1,5 million de nouveau-nés subissent une anesthésie générale pour une intervention chirurgicale, d’après la revue scientifique Pediatric Research.
Une anesthésie générale n’est jamais anodine et les effets sur le cerveau des enfants a fait l’objet de recherches par l'unité Inserm de l'université de Caen et le Laboratoire de Psychologie du Développement et de l'Éducation de l'enfant.
L'anesthésie impact le comportement des souriceaux
Et si les chercheurs ont conclu qu’il n’y avait "pas de lien de cause à effet avéré” entre les anesthésies et les modifications cérébrales et comportementales observées chez les enfants, cette question nécessite tout de même "de mener rapidement des recherches", ont-ils déclaré.
En effet, leurs travaux publiés dans la revue médicale Anesthésie et Analgésie, démontrent qu'une anesthésie générale précoce entraîne des modifications cérébrales structurelles, fonctionnelles et comportementales à long terme.
Sur la souris exposée plusieurs fois à l'anesthésie générale en période post-natale (âgées de 6 à 8 semaines) les chercheurs ont mis en évidence des modifications comportementales (notamment la régulation de la peur) associées à une diminution de 11 % du volume de matière grise périaqueducale. Cet ensemble de neurones joue un rôle important dans la douleur et les comportements de défense.
Le contrôle émotionnel des enfants anesthésiés est réduit
La deuxième étude a été menée sur 102 enfants de 9 à 10 ans exposés ou pas à une anesthésie générale pendant la petite enfance, pour une chirurgie mineure. Les résultats de l'étude montrent un contrôle émotionnel inférieur et une réduction de 6,1 % de la partie postérieure du gyrus frontal inférieur droit chez les enfants exposés à une anesthésie générale.
Les lobes frontaux ont comme fonctions principales la parole et le langage, le raisonnement, la mémoire, la prise de décision, la personnalité, le jugement et les mouvements.
Alors qu’un enfant sur 7 devra subir une anesthésie générale avant l'âge de 3 ans, les chercheurs appellent les praticiens à réfléchir à la période la plus propice pour opérer les enfants.