Et si le contenu de notre assiette pouvait nous aider à diminuer notre stress ? C’est ce qu’ont suggéré des scientifiques de l’University College Cork (Irlande) dans une étude publiée dans la revue Molecular Psychiatry. "L'impact de l'alimentation sur la composition du microbiote et le rôle de l'alimentation dans le maintien d'une santé mentale optimale ont fait l'objet d'une grande attention au cours de la dernière décennie. Cependant, la question de savoir si des approches alimentaires complètes peuvent avoir des effets psychobiotiques est largement sous-étudiée", ont-ils indiqué.
Régime "psychobiotique" : aliments fermentés et riches en prébiotiques
Dans le cadre de leurs travaux, le Dr Kirsten Berding, nutritionniste et auteur principal des recherches, a conçu un régime alimentaire visant à augmenter la consommation d’aliments fermentés et riches en prébiotiques. Les chercheurs ont appelé ce régime "psychobiotique". Ils ont décidé de tester son efficacité sur la santé mentale et ont recruté 45 adultes en bonne santé, qui mangeaient des aliments pauvres en fibres.
Au total, 24 personnes ont suivi le régime "psychobiotique" durant quatre semaines. En clair, ils ont mangé des fruits et des légumes riches en fibres prébiotiques (6 à 8 portions par jour, par exemple, des oignons, des poireaux, du chou, des pommes…), des céréales (5 à 8 portions par jour), des légumineuses (3 à 4 portions par semaine) et des aliments fermentés (2 à 3 portions par jour, par exemple, la choucroute, du kéfir ou du Kombucha). Le reste des volontaires n’a pas changé d’alimentation pendant la même période.
Des niveaux de stress réduits grâce à la consommation d’aliments fermentés
Après avoir examiné la composition de leur microbiote fécal et des données sur leur santé mentale, l’équipe a constaté que le régime "psychobiotique" a entraîné une réduction de 32 % du stress. La consommation d’aliments fermentés a également amélioré la qualité du sommeil des volontaires.
"Alors que l'intervention diététique n'a provoqué que des changements subtils dans la composition et la fonction microbiennes, des changements significatifs dans le niveau de 40 lipides fécaux spécifiques et de métabolites urinaires ont été observés. Enfin, la stabilité microbienne était liée à des changements plus importants chez les personnes ayant suivi le régime psychobiotique", ont détaillé les auteurs.
D’après les scientifiques, ces résultats soulignent que les approches diététiques peuvent être utilisées pour diminuer le stress. "L'utilisation de régimes ciblant le microbiote pour moduler positivement la communication intestin-cerveau offre des possibilités de réduction du stress et des troubles associés au stress, mais des recherches supplémentaires sont nécessaires pour étudier les mécanismes sous-jacents, notamment le rôle du microbiote", ont-ils conclu.