Cancers, diabète, troubles neurodégénératifs, maladie du foie... On ne compte plus les dangers de la boisson sur la santé. Et la liste s’allonge à mesure que la recherche avance : d’après une nouvelle étude, la consommation excessive d’alcool, soit plus de sept verres d’alcool par semaine selon Santé Publique France, pourrait également augmenter le risque d’accident vasculaire cérébral (AVC), y compris chez les plus jeunes, semant la mort et causant de nombreux handicaps.
"Le taux d'AVC chez les jeunes adultes a considérablement augmenté au cours des dernières décennies", alerte ainsi le chercheur Eue-Keun Choi, auteur principal de l’étude. Un AVC peut être défini comme une perte soudaine d'une ou plusieurs fonctions du cerveau. Celle-ci est provoquée par une hémorragie intracérébrale ou par l’arrêt brutal de la circulation sanguine à l'intérieur du cerveau, ce qui entraîne la mort des cellules cérébrales. En France, 150.000 personnes sont touchées chaque année par un AVC, soit une toutes les quatre minutes, et plus de 30.000 y succombent, en majorité des femmes.
Les gros consommateurs d’alcool auraient plus d’AVC
Dans le cadre de leurs travaux, publiés dans la revue médicale américaine Neurology, les chercheurs de l’université de Séoul, en Corée, ont examiné les dossiers médicaux de 1,5 million de personnes entre 20 et 39 ans, issues d’une base de données nationale et suivies pendant six ans en moyenne. Parmi elles, 3.153 ont eu un AVC au cours de l’étude. En parallèle, les scientifiques ont demandé aux participants de déclarer leur consommation d’alcool, à savoir le nombre de jours par semaine et le nombre de verres "standards" bus à chaque fois. Ceux qui levaient le coude au moins une fois par jour étaient considérés comme des buveurs modérés ou excessifs.
Résultat : les gros consommateurs sont largement plus susceptibles de subir un AVC que les personnes qui boivent peu ou pas d’alcool. Et plus on consomme régulièrement sur un temps long, plus la probabilité augmente : les personnes qui ont deux ans de consommation modérée à forte derrière elles ont un risque accru de 19 %, celles avec trois ans de boisson de 22 %, et celles avec quatre ans de 23 %. Quelques années suffisent, selon les scientifiques, d’où l’intérêt de mieux alerter les futures générations sur les fléaux de l’alcool.
90 % des AVC seraient imputables au mode de vie
"Étant donné que plus de 90 % du fardeau global de l'AVC peut être attribué à des facteurs de risque potentiellement modifiables, comme la consommation d'alcool, et que l'AVC chez les jeunes adultes a de graves répercussions sur l'individu et la société en limitant leurs activités pendant leurs années les plus productives, la réduction de la consommation d'alcool devrait être soulignée dans le cadre de toute stratégie de prévention", explique le chercheur Eue-Keun Choi, auteur principal de l’étude, dans un communiqué.
Si la consommation d’alcool n'est jamais sans danger, les autorités sanitaires ont établi, depuis 2017, un seuil pour limiter les risques : 10 verres d’alcool maximum par semaine, ou deux verres par jour, et pas tous les jours. Après 65 ans, il est recommandé de ne pas dépasser un verre par jour, car l’organisme tolère moins bien l’alcool. Mais le mieux, pour le cerveau, reste d'y toucher le moins possible.