- "En cas d’urgence vitale (détresse respiratoire, perte de connaissance…) : appeler le 15 ou le 112 ou le 114 pour les personnes sourdes et malentendantes", précise l’Anses.
- Pour avoir un avis médical, hors urgence vitale, après l’ingestion de carburants, il convient de contacter un centre antipoison ou de consulter un médecin.
Pendant le mois d’octobre, plusieurs stations-service ont été contraintes de fermer en raison des difficultés d'approvisionnement en carburants, provoquées par des grèves dans des raffineries françaises. Pour pallier le manque d'essence et pouvoir utiliser leur voiture, certains citoyens se sont tournés vers le siphonnage. En clair, ils ont vidé le réservoir d’un autre véhicule en aspirant le carburant par la bouche à l’aide d’un tuyau.
5 fois plus d'intoxications liées au siphonnage ont été enregistrées en octobre
Selon l’Anses, cette pratique n’est pas sans risques pour la santé. Et pour cause, les intoxications par siphonnage de carburants ont été multipliées par cinq pendant la pénurie, selon les centres antipoison. Dans le détail, cette hausse des cas est survenue entre les 9 et 18 octobre 2022. "Le carburant avait été siphonné à partir de réservoirs de véhicule routier, voire engin agricole ou matériel de jardinage comme les tondeuses", ont-ils indiqué.
Siphonnage de carburant : des intoxications responsables de pneumopathie
Les autorités sanitaires déconseillent fortement le siphonnage, car en aspirant dans le tuyau, il est possible d’ingérer une petite quantité de carburant, "ce qui suffit à provoquer une intoxication, et ce quel que soit le type de carburant (essence, gasoil…)". Dans un communiqué, l’Anses signale que les caractéristiques des carburants pétroliers (à savoir très fluides, irritants et volatils) augmentent les risques de fausses routes, ce qui peut avoir de graves conséquences sur les bronches.
D’après les Centres antipoison, les personnes intoxiquées ont présenté des premiers signes d’une éventuelle pneumopathie, des symptômes digestifs (reflux gastriques, douleurs abdominales, nausées, vomissements) et des signes neurologiques (maux de tête, vertiges et somnolence). "Certains patients ont présenté des troubles respiratoires nécessitant une consultation aux urgences, voire une hospitalisation", peut-on lire dans le communiqué.
Ne pas se faire vomir ou boire en cas d’ingestion de carburant
En cas d’ingestion de carburant, l’Anses recommande de ne pas boire et de ne pas se faire vomir afin d’éviter le passage du combustible dans les bronches puis les poumons. Elle préconise également de se rincer la bouche et de ne pas effectuer une activité à risque, telle que conduire une voiture, car la vigilance peut être altérée. Autre conseil : surveiller les symptômes respiratoires et laver ses mains avec du savon.