Le 20 mai 2022, la Haute autorité de Santé (HAS) avait recommandé la vaccination contre la variole du singe en post-exposition, autrement dit pour les personnes qui ont été en contact étroit avec un patient infecté. En juillet, l’organisme avait également préconisé l’utilisation de ce sérum de manière préventive chez les individus les plus exposés au virus.
Le virus est capable d’éviter les réponses thérapeutiques des traitements
Dans une récente étude parue dans le Journal of Autoimmunity, des chercheurs de l’université du Missouri (États-Unis) ont observé que des mutations spécifiques au virus de la variole du singe pourraient rendre inefficaces les traitements et les vaccins.
Pour parvenir à cette conclusion Kamlendra Singh, professeur au Collège de médecine vétérinaire de l’université du Missouri et chercheur au Centre des sciences de la vie Christopher S. Bond, a examiné les séquences d’ADN de 200 souches du virus de la variole du singe sur plusieurs décennies : 1965, période à laquelle le virus a commencé à se propager, aux épidémies des années 2000 et à celles de 2022. Lors de cette étude, le chercheur a collaboré avec Shrikesh Sachdev, Shree Lekha Kandasamy et Saathvik Kannan, élèves au lycée Hickman.
Au cours de la recherche, Shree Lekha Kandasamy et Saathvik Kannan ont observé cinq protéines lors des analyses des souches du virus de la MonkeyPox : ADN polymérase, ADN hélicase, protéine de pontage A22R, ADN glycosylase et G9R. Les scientifiques ont également repéré les mutations spécifiques qui contribuent au caractère infectieux permanent de la variole du singe.
L’efficacité des traitements et des vaccins est sous-optimale contre le Monkeypox
"En effectuant une analyse temporelle, nous avons pu voir comment le virus a évolué au fil du temps. L'un des principaux constats est que le virus accumule désormais des mutations spécifiquement là où les médicaments et les anticorps des vaccins sont censés se fixer (…) Le virus est devenu plus intelligent. Il est capable d'éviter d'être ciblé par les médicaments ou les anticorps fournis par la réponse immunitaire de l'organisme et de continuer à se propager", a précisé Kamlendra Singh.
Aux États-Unis, les vaccins anti-variole du singe approuvés par les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC) ont été conçus, à l’origine, pour traiter le VIH et l’herpès. Il a cependant été démontré que leur efficacité est sous-optimale par rapport au Monkeypox.
"Une hypothèse est que lorsque les patients étaient traités pour le VIH et l'herpès avec ces médicaments, ils ont pu également être infectés par le virus de la variole sans le savoir. Il est possible que le virus de la variole soit devenu plus intelligent et a muté pour échapper aux médicaments (…) Une autre hypothèse est que le virus de la variole du singe pourrait détourner les protéines que nous avons dans notre corps et les utiliser pour devenir plus infectieux et pathogène", a souligné Kamlendra Singh.