Lorsque l’on fait un régime pour maigrir, on tente d’adopter une alimentation équilibrée et variée. Mais selon des chercheurs de l'université de Pittsburgh (États-Unis), les adultes au régime ont tendance à surestimer leur consommation d'aliments sains. Pour parvenir à cette conclusion, ils ont réalisé des travaux, dont les résultats ont été présentés lors des sessions scientifiques de l'American Heart Association.
Perte de poids : 116 adultes ont adopté une alimentation saine durant un an
Pour les besoins de l’étude, les scientifiques ont recruté 116 personnes, âgées de 35 à 58 ans, qui essayaient de perdre du poids. Les participants ont dû suivre les recommandations nutritionnelles de l'American Heart Association. Dans le détail, ils devaient consommer des fruits et des légumes, manger des céréales complètes, remplacer les produits laitiers allégés en matières grasses par des produits laitiers entiers, opter pour des viandes maigres, utiliser des huiles végétales, moins se tourner vers des aliments et des boissons contenant des sucres ajoutés, diminuer leur consommation d'alcool, voire ne plus en boire.
Les volontaires ont rencontré un diététicien pour discuter de leur alimentation. Ils ont dû noter tout ce qu'ils mangeaient et buvaient chaque jour pendant un an sur une application et se sont également pesés quotidiennement. L’équipe a calculé un score HEI (Healthy Eating Index) au début et à la fin de l'étude en fonction des types d'aliments que les adultes ont déclaré manger. L'indice HEI est une mesure qui permet d'évaluer dans quelle mesure un régime alimentaire est conforme aux recommandations sanitaires. Les adultes recrutés ont dû auto-évaluer la qualité de leur alimentation au début et à la fin du programme afin de déterminer leur score perçu.
Régime : une surestimation de la consommation d'aliments sains
D’après les résultats, seule une personne au régime sur 4 ne surestimait pas la qualité de son alimentation. "Nous avons constaté que si les personnes savent généralement que les fruits et légumes sont bons pour la santé, il peut y avoir un décalage entre ce que les chercheurs et les professionnels de la santé considèrent comme une alimentation saine et équilibrée par rapport à ce que le grand public pense être une alimentation saine et équilibrée", a déclaré Jessica Cheng, auteure principale de l’étude, dans un communiqué.
"La surestimation de la perception des aliments consommés pourrait entraîner une prise de poids, des frustrations liées à la non-réalisation des objectifs personnels de perte de poids ou une moindre probabilité d'adopter des habitudes alimentaires plus saines. (…) Ces résultats encouragent les interventions qui incluent des contacts plus fréquents avec des professionnels de la santé, tels que des diététiciens, afin de favoriser les comportements alimentaires sains durables et réalistes", a conclu Deepika Laddu, membre de l'American Heart Association.