- Dès leur plus jeune âge, les personnes font une distinction entre ceux qui ont des traits et points communs avec eux et ceux qui ne leur ressemblent pas.
- Au niveau collectif et sociétal, les préjugés peuvent conduire à la persécution injuste d'un groupe.
D’où provient la peur de dire "non" ? C’est la question que se sont posés des chercheurs chinois. Pour y répondre, ils ont décidé de mener une étude publiée dans la revue Journal of Experimental Psychology : Applied. "De nombreuses personnes évitent de refuser les demandes des autres, même lorsque ces dernières sont excessives et qu'elles ne peuvent les satisfaire. Cependant, en raison des contraintes de temps, d'énergie et de capacité, prendre des engagements contre son gré peut être un obstacle aux priorités des personnes et nuire à leur bien-être", ont écrit les scientifiques.
La peur de dire "non" est liée à une surestimation des conséquences négatives du refus
Dans le cadre de leurs travaux, ils ont analysé 11 recherches, incluant 3.602 adultes. Les auteurs ont découvert que les personnes qui étaient incapables de dire "non" craignaient les conséquences négatives auxquelles elles seraient confrontées en cas de refus. Ils avaient également peur que certains puissent leur causer du tort à l'avenir (par exemple, en diffusant de fausses rumeurs).
"Cette surestimation a persisté dans des situations hypothétiques, réelles et incitatives. (…) Le fait d'exagérer les répercussions négatives du refus peut aider à s'y préparer ou même à les oublier, et éventuellement satisfaire le désir des gens d'éviter les conséquences négatives. Si le désir d'éviter les conséquences négatives s'affaiblit, cette surestimation diminue ou disparaît", peut-on lire dans l’étude.
Peur de dire "non" : la faute à un biais cognitif ?
D’après le magazine américain, Psychology Today, la surestimation des conséquences négatives du refus serait causée par un biais cognitif, défini par "une propension naturelle d’être pour ou contre une idée, un objet, un groupe ou un individu". Ce biais cognitif nous inciterait à fuir la négativité. "Au niveau individuel, les préjugés, à savoir des raccourcis cognitifs, peuvent avoir un impact négatif sur les relations personnelles et professionnelles d'une personne", précise le magazine.