- L’état de mort imminente se caractérise par un état de conscience modifié qui survient lors de la perte de connaissance due à une menace pour la vie.
- Lors de la réanimation, les patients ont indiqué avoir ressenti une perception de séparation du corps et se sont remémorés des souvenirs importants de leur passé.
Les récits de mort imminente continuent d’intriguer la science. Une personne sur cinq qui survit à une réanimation cardio-pulmonaire (RCP) pourrait décrire des expériences lucides alors qu’elle était inconsciente et au bord de la mort, selon une étude la NYU Grossman School of Medicine (États-Unis). Ces travaux ont été présentés lors du symposium scientifique sur la réanimation de l’American Heart Association, le dimanche 6 novembre, à Chicago.
Des pics d’activité cérébrale identifiés lors de la réanimation
Cette recherche a porté sur 567 hommes et femmes qui ont été pris en charge dans 25 hôpitaux britanniques et américains. Lors de leur hospitalisation, les sujets ont reçu une réanimation cardio-pulmonaire à la suite d’un arrêt cardiaque. Uniquement 10 % des patients se sont suffisamment rétablis pour sortir de l’hôpital, malgré un traitement immédiat.
Les survivants ont affirmé avoir vécu une expérience de mort imminente. Ils ont notamment indiqué avoir ressenti une perception de séparation du corps et ont affirmé ne pas avoir souffert lors de la réanimation. Pour les chercheurs, ces témoignages sont différents des hallucinations, des délires ou des rêves pouvant être déclenchés par la réanimation.
Les scientifiques ont également réalisé des tests d’activité cérébrale cachée auprès des patients. Ils ont alors découvert des pics d’activité cérébrale jusqu’à une heure après la réanimation. Certaines des ondes cérébrales identifiées se produisent normalement lorsqu’une personne est consciente et utilise ses fonctions cognitives pour réfléchir ou se remémorer un souvenir.
La conscience humaine ne s’arrêterait pas au moment de la mort
"Ces expériences remémorées et ces modifications des ondes cérébrales pourraient être les premiers signes de ce que l'on appelle l'expérience de mort imminente et nous les avons saisies pour la première fois dans une étude de grande envergure (…) Lorsque le cerveau s'éteint, certains de ses systèmes de freinage naturels sont libérés. Connu sous le nom de désinhibition, ce phénomène donne accès aux profondeurs de la conscience d'une personne, y compris aux souvenirs stockés, aux pensées de la petite enfance à la mort, et à d'autres aspects de la réalité. Bien que personne ne connaisse le but évolutif de ce phénomène, il révèle clairement des questions intrigantes sur la conscience humaine", a souligné Sam Parnia, chercheur principal de l’étude et professeur associé au département de médecine du NYU Langone Health.
Les scientifiques ont également examiné les témoignages de 126 personnes qui ont survécu à un arrêt cardiaque et ont relaté une expérience de mort imminente. "L'identification de signes électriques mesurables d'une activité cérébrale lucide et accrue ainsi que des récits similaires d'expériences de mort suggèrent que le sentiment de soi et la conscience humaine, tout comme d'autres fonctions biologiques du corps, ne s'arrêtent pas complètement au moment de la mort", a indiqué Sam Parnia.
Pour l’heure, d’autres recherches sont requises pour définir les biomarqueurs qui pourraient interagir dans le cadre d’une expérience de mort imminente et observer les effets psychologiques à long terme de la réanimation après un arrêt cardiaque.