- En France, 69 % des produits alimentaires disponibles dans les supermarchés sont ultra-transformés, selon une étude nationale de 2021. En plus de mener à l’obésité, la consommation d’aliments ultra-transformés favorise l’apparition de pathologies telles que le diabète de type 2, les maladies cardiovasculaires ou encore l’hypertension.
- Près d’un Français sur deux (47,3 %) est en situation de surpoids ou d’obésité, selon les chiffres de la Ligue contre l'obésité en 2020. 17 % des adultes sont en situation d'obésité, soit près de 8,6 millions de personnes.
On sait désormais que l'alimentation ultra-transformée qu’on trouve dans les supermarchés constitue un fléau pour la santé. Elle fait le lit de certains cancers, favorise l'anxiété, fait vieillir plus rapidement... D’après une nouvelle étude menée par des chercheurs de l’université de Sydney (Australie), cette malbouffe industrielle seraient même la principale cause de l’épidémie d’obésité qui touche le monde occidental.
Les aliments transformés diluent les protéines dans les graisses
Pour parvenir à cette conclusion, dont les détails ont été publiés dans la revue Obesity, les scientifiques se sont appuyés sur une hypothèse appelée "effet de levier protéique". Le corps humain a un appétit particulièrement fort en protéines, mais une bonne partie des régimes occidentaux se composent d’aliments ultra-transformés et raffinés, qui sont très faibles en protéines. Les gens sont donc poussés à consommer des aliments plus denses en énergie - et toujours en plus grande quantité - pour tenter de satisfaire leur demande en protéines. Sauf que, ce faisant, "ils diluent les protéines alimentaires avec des graisses et des glucides, et augmentent leur risque de surpoids et d'obésité, ce qui favorise le risque de maladie chronique", explique Dr Amanda Grech, auteure principale de l’étude, dans un communiqué.
La "faim de protéines" provoque des envies de malbouffe
A la lumière de cette hypothèse, les chercheurs ont examiné durant une année les habitudes alimentaires de plus de 9.000 Australiens âgés en moyenne de 46 ans. L'apport énergétique moyen de la cohorte était de 2.072 kcal, le pourcentage provenant des protéines n’étant que de 18,4 %, contre 30,9 % pour les lipides et 43,5 % pour les glucides. Ils ont constaté que ceux qui ont reçu la quantité recommandée de protéines lors du premier repas de la journée ont réduit leur apport alimentaire global lors des repas suivants, tandis que ceux qui ont manqué de protéines ont continué à augmenter leur apport alimentaire. Pire : ils ont consommé davantage d’aliments riches en graisses saturées, en sucres et en sel. Autrement dit, la "faim de protéines" entraîne une suralimentation et provoque bel et bien des envies de malbouffe !
Un meilleur apport en protéines, solution contre l’obésité ?
Les chercheurs espèrent que cette étude aidera certaines personnes souffrant de surpoids ou d’obésité à mieux comprendre l’origine du mal et le rôle des besoins en protéines de l'organisme. Et éventuellement à bannir les aliments industriels de leur assiette, pour se concentrer en premier lieu sur des sources de protéines comme les viandes, les œufs, les légumineuses ou encore les céréales complètes. "A mesure que la proportion d'énergie provenant des protéines augmente dans l'alimentation, les gens mangent moins de graisses et de glucides", conclut Dr Amanda Grech.