Manger davantage de fruits, de légumes et de salades lorsque l'on est au régime serait moins sain et équilibré que ce que l’on pense... voilà la conclusion d’une étude préliminaire présentée lors des sessions scientifiques 2022 de l'American Heart Association qui avaient lieu du 5 au 7 novembre dernier à Chicago.
La majorité des personnes au régime surestiment la qualité de leur alimentation
En effet, d’après les chercheurs, il y a un décalage entre la vision que l'on peut avoir d’un régime efficace et celle des chercheurs et des professionnels de la santé.
Les chercheurs ont évalué le régime alimentaire de 116 adultes âgés de 35 à 58 ans de la région de Pittsburgh, en Pennsylvanie, qui essayaient de perdre du poids.Les participants à l'étude ont discuté de leur alimentation avec un diététicien, puis ils ont noté tout ce qu'ils mangeaient et buvaient chaque jour pendant un an sur une application de suivi, ont rapporté les auteurs de l’étude. Ils se sont également pesés quotidiennement et portaient un dispositif pour suivre leur activité physique.
Les chercheurs ont utilisée l'indice HEI (Healthy Eating Index) qui permet d'évaluer dans quelle mesure un modèle de régime alimentaire est conforme à la ligne de conduite du Dietary Guidelines for Americans du gouvernement américain. Le score à cet indice est fonction de la fréquence de consommation d'aliments comme les fruits, les légumes, les céréales complètes et raffinées, la viande et les fruits de mer, le sodium, les graisses et les sucres. Il va de 0 à 100, voire davantage si le régime est très sain.
Les participants devaient auto-évaluer leur propre évolution vers un régime plus sain à la fin de l’étude, en soustrayant leur score final au score initial. Les chercheurs faisaient la même opération et il est apparu des différences de taille entre les deux perceptions : à la fin de l'étude, seulement 1 participant sur 4 présentait un bon rapport entre son score de régime perçu et celui évalué par les chercheurs.
Un régime peut être contre-productif
Ce décalage important n’est pas sans conséquence : "La surestimation de la perception de la qualité des aliments consommés pourrait entraîner une prise de poids, des frustrations liées à la non-réalisation des objectifs personnels de perte de poids ou une moindre probabilité d'adopter des habitudes alimentaires plus saines", a déclaré Deepika Laddu, professeur adjoint au College of Applied Health Sciences de l'université de l'Illinois, à Chicago, et président du Council on Lifestyle Behavioral Change for Improving Health Factors de l'American Heart Association.
Les chercheurs espèrent que les résultats de cette étude permettront aux personnes au régime de développer des comportements alimentaires plus sains, plus durables et surtout plus réalistes et aux professionnels de la santé de mieux les accompagner.