Depuis la fin de l’été, les contaminations de Covid-19 sont à nouveau en hausse. 40.591 nouveaux cas de coronavirus ont été enregistrés, d'après dernier bilan de Santé publique France, publié le 8 novembre, soit une augmentation de 37,5 % en sept jours.
Covid : un taux de mortalité plus élevé chez les populations immigrées
Dans une nouvelle étude, l’Institut national d’études démographiques (Ined) et l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) ont récemment observé que la première vague de Covid-19, ayant eu lieu entre le 18 mars et le 19 mai 2020, a été plus mortelle auprès des populations immigrées que pour la population française. Ces travaux ont également été réalisés en partenariat avec Santé publique France et l’Institut Convergences Migrations.
Pour les besoins de cette recherche, les scientifiques ont examiné les certificats de décès provenant de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) en les rapportant aux estimations des populations immigrées afin de calculer les taux de mortalité. Ces données ont été comparées à celles de la mortalité des quatre années précédant la pandémie.
"L’écart est visible à 70 ans et plus, et il est encore plus prononcé entre 40 et 69 ans. À titre d’exemple, au sein de la tranche d’âge 40-69 ans, les taux de mortalité en excès étaient, dans les régions les plus touchées par la pandémie (Grand-Est et Île-de-France), 8 à 9 fois plus élevés pour les immigrés d’Afrique sub-Saharienne et 3 à 4 fois pour ceux originaires d’Afrique du nord, d’Amérique et d’Asie ou d’Océanie que pour les populations nées en France", peut-on lire dans un communiqué.
Pourquoi les populations immigrées ont été plus impactées par la 1ère vague de Covid-19 ?
Plusieurs facteurs peuvent expliquer ces écarts de mortalité entre les populations immigrées et la population française. Les chercheurs ont notamment précisé que les personnes immigrées, en particulier sub-sahariennes, sont surreprésentées dans les emplois dits "essentiels", c’est-à-dire des professions qui ne sont pas télétravaillables. Ces salariés ont également continué à prendre les transports en commun pendant la première vague de Covid-19. "Ces populations immigrées sont disproportionnellement représentées dans ces professions, et ont donc été tout simplement plus exposées", a indiqué Michel Guillot, directeur de recherche à l’Ined lors d’une interview à France Inter.
Dans l’étude, les chercheurs ont aussi précisé que les populations immigrées sont plus susceptibles d’avoir des difficultés d'accès aux soins et à la prise en charge dans un contexte de saturation des hôpitaux.