- Chaque rêve durerait entre 5 à 30 minutes, parfois plus, ce qui donnerait une à deux heures de rêve par nuit. Ils sont de plus en plus longs à mesure que la nuit avance.
- La quasi-totalité des Français (93 %) déclare rêver au moins de temps en temps, dont 30 % toutes les nuits ou presque (34 % des femmes et 25 % des hommes).
- Les femmes font plus de cauchemars que les hommes (76 % en font contre 69 % des hommes).
"Moi, je ne rêve jamais". Cette phrase, vous l’avez sans doute déjà entendue de la part d’une connaissance ou d’un collègue, ou peut-être êtes-vous vous-même concernés. Sachez-le, ce n’est pas vrai : selon les connaissances actuelles de la science, tout le monde rêve.
Mais certains ne s’en souviennent tout simplement pas. L’absence de souvenir de rêve tout au long de la vie résulterait d’un problème d’encodage de ces souvenirs au cours du sommeil, selon l’Inserm. Ce problème ne concerne qu’une très petite minorité d’entre nous.
Pourquoi on ne se souvient pas toujours de nos rêves ?
Alors que l’on ferait près de quatre à six rêves par nuit, en moyenne, nous nous souvenons seulement d’un à trois rêves par semaine. Cela s’explique par le fait que, durant le sommeil, les zones du cerveau responsables de l’encodage des souvenirs sont à l’arrêt. Elles ne s’activent qu’une fois éveillé.
C’est pourquoi il est plus facile de se souvenir de ses rêves quand on se réveille dans la nuit. En effet, toujours selon l'Inserm, nous serions 80 à 90 % à pouvoir raconter un rêve en cas de réveil subi en cours de sommeil paradoxal, la phase du sommeil où l’on est le plus susceptible de faire des rêves élaborés, et 50 à 75 % en cas de réveil à un autre moment de la nuit.
Pourquoi certains se souviennent mieux de leurs rêves que d’autres ?
Cependant, certains rêveurs sont meilleurs que d’autres pour s’en souvenir. Selon une étude, on peut distinguer dans la population les "grands rêveurs" capables de se souvenir de cinq rêves par semaine, des "petits rêveurs" qui ne peuvent s’en remémorer que deux par mois. Les premiers auraient une organisation cérébrale différente, qui les rendraient plus attentifs aux stimulations extérieures durant le sommeil, comme le bruit dans l’environnement, ce qui fait qu’ils ont plus de phases de réveil ou de micro-réveil durant la nuit, contrairement aux seconds. En effet, les "grands rêveurs" cumulent en moyenne 30 minutes d’éveil au cours de la nuit, contre 15 minutes pour les petits rêveurs. Les "grands rêveurs" ont donc un sommeil plus léger, qui leur permettrait de mieux se souvenir de leurs rêves. Mais, quand on est "petit rêveur", comment faire pour mieux se souvenir de ses rêves ?
Rêves : 5 conseils pour mieux s’en souvenir
Conditionnez-vous. Avant de dormir, répétez-vous plusieurs fois que vous voulez et que vous devez vous rappeler de vos rêves, que c’est important pour vous. En ayant cet impératif en tête, il sera plus aisé de faire l’effort de mémorisation de vos rêves au moment des phases de réveil durant la nuit.
Prenez du temps au réveil pour bien vous en souvenir avant de commencer la journée. "Tous les matins, dès le réveil, restez dans la même position allongée et essayez de vous souvenir de votre rêve", recommande Jean-Baptiste Maranci, psychiatre spécialisé dans les pathologies du sommeil à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, à Paris.
Continuez de prêter attention à vos rêves au cours de la journée. En effet, certains bouts de souvenirs de rêve peuvent remonter durant la journée. Dans ce cas, faites une pause et laissez vous du temps pour bien s’en rappeler.
Prenez des notes de vos rêves, vocales ou écrites, avec le maximum de détails (la situation, vos sensations, vos émotions…). C’est la technique du "journal de rêves", particulièrement efficace selon Jean-Baptiste Maranci. Cela peut non seulement permettre de s’en souvenir plus longtemps en gardant une trace, mais "cela peut augmenter le nombre de rêves dont on se souvient", assure le psychiatre. Prévoyez donc ce qu’il faut sur votre table de chevet. Noter ses rêves a notamment aidé Alexandre, la trentaine, à devenir un "grand rêveur" : "Au début c’était contraignant, mais au bout de trois semaines, j’écrivais des pages et des pages ! C’est vraiment venu en le faisant. À force de les écrire, j’ai réussi à me rappeler de trois rêves par nuit !"