Près de 60.000 cancers du sein ont été dépistés en 2018, selon l'Institut national du cancer. Le traitement de cette maladie repose principalement sur la chirurgie - mastectomie partielle ou totale - qui peut être complétée par de la chimiothérapie, de la radiothérapie, de l’hormonothérapie, ou encore une thérapie ciblée.
La pratique d’une activité physique améliore la santé cardiovasculaire de 8 %
Selon une étude publiée dans la revue Circulation, les maladies cardiovasculaires sont la principale cause de mortalité chez les femmes ayant eu un cancer du sein. Cela n’est pas dû à la maladie en elle-même mais au traitement. En effet, la chimiothérapie endommage le cœur, les vaisseaux sanguins et les muscles. Mais, d’après les chercheurs, ce risque pourrait être limité en pratiquant régulièrement une activité physique. En effet, avec trois à quatre entraînements par semaine, la santé cardiaque des femmes ayant subi une chimiothérapie pourrait être meilleure.
Pour parvenir à ce résultat, les participantes à l’essai ont fait du sport pendant 12 mois en même temps qu’elles suivaient un traitement par chimiothérapie dans le cadre d’un cancer du sein. Résultat : la pratique d’activité physique a amélioré leur santé cardiovasculaire de 8 % en moyenne, ce qui équivaut à 8 ans de forme physique.
"En faisant de l'exercice pendant la chimiothérapie et en continuant à faire de l'exercice dans les mois qui ont suivi la chimiothérapie, [les participantes] ont été en meilleure santé qu'avant même de commencer le traitement, explique le Dr Steve Foulkes, l’un des auteurs de l'étude, dans un communiqué. Ainsi, l'exercice physique n'a pas seulement empêché les pertes liées à la chimiothérapie, il les a aidées à récupérer un meilleur niveau de santé cardiovasculaire que celui qu’elles avaient avant le début du traitement contre le cancer du sein”.
Cancer du sein : l’activité physique, essentielle pour l’immunité des patientes
En général, le cœur d'une personne sous chimiothérapie perd de sa capacité de pompage, ce qui fait que moins d'oxygène atteint les muscles. De plus, comme les muscles fonctionnent moins bien, ils utilisent aussi moins efficacement l’oxygène, d’où la difficulté de pratiquer une activité physique, qui doit donc être adaptée. Mais, en étudiant des images IRM du cœur des participantes, les chercheurs ont observé que l’activité de pompage de cet organe essentiel était plus efficace lorsqu’elles faisaient du sport régulièrement. Il avait même de meilleures performances que quand elles n'étaient pas malades et qu'elles n’avaient pas eu de traitement. D’où l’importance de faire du sport tout au long de sa vie et de ne pas abandonner après un diagnostic de cancer.
"Même si cela semble quelque peu contre-intuitif (...) l’exercice agit comme un signal ou un stimulus afin d'aider à générer de l'énergie, et il active des voies qui aident à protéger le corps des stress physiques de la vie quotidienne, y compris la chimiothérapie, insiste le Dr Steve Foulkes, qui souligne aussi que le sport améliore l'immunité de l’organisme. On pense également que l'exercice aide au traitement métabolique des médicaments, de sorte que la tumeur peut recevoir plus de chimiothérapie et que le reste du corps est capable de mieux gérer ses effets secondaires".
Les chercheurs plaident pour que la santé cardiovasculaire soit mieux prise en compte dans les programmes de suivi des patientes ayant eu un cancer du sein. “L'exercice doit être considéré comme un élément essentiel du traitement du cancer aux côtés des médicaments prescrits, conclut le Dr Steve Foulkes. Il diminue la toxicité de la chimiothérapie et peut améliorer son efficacité".