- 55 % des personnes prises en charge pour une maladie inflammatoire chronique de l’intestin en 2015 étaient des femmes selon l’Inserm.
- Les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin peuvent survenir à tout âge mais sont le plus souvent diagnostiquées entre 20 et 30 ans.
En 2015, 212.700 personnes étaient prises en charge pour une maladie inflammatoire chronique de l’intestin (MICI) en France, selon l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm). Parmi elles, 60 % souffraient de la maladie de Crohn et 40 % de rectocolite hémorragique. Ces pathologies se caractérisent par l’inflammation de la paroi d’une partie du tube digestif, due à une dérégulation du système immunitaire, et évoluent par poussées inflammatoires.
Nouveau traitement : des nanoparticules qui protègent les bonnes bactéries
Actuellement, il n’existe pas de traitement pour guérir ces maladies. Les seules solutions proposées aux patients sont des médicaments qui permettent le contrôle de ces pathologies et une qualité de vie satisfaisante en dehors des poussées. Mais, selon une étude publiée dans la revue Science Advances, des chercheurs seraient sur la piste d’un nouveau traitement. Ils l’ont appelé “sac à dos” probiotiques.
Il s’agit de nanoparticules qui agissent comme des barrières de protection pour les bonnes bactéries de l'intestin. Leur rôle est donc de les protéger afin qu’elles puissent survivre - et donc se reproduire - dans l’intestin même lorsqu’elles sont en contact avec les acides gastriques et d'autres microbes qui les détruisent habituellement. Avec ces nanoparticules, les molécules responsables des MICI seraient neutralisées car les bonnes bactéries pourraient jouer pleinement leur rôle.
Les symptômes des MICI ont été réduits grâce aux nanoparticules
Pour parvenir à ce résultat, les chercheurs ont testé leurs nanoparticules avec la bactérie Escherichia coli (E. coli) “Nissle 1917”, un incontournable en matière de probiotique. Les expériences ont été menées sur des souris qui, comme les humains, perdent généralement du poids et ont un raccourcissement du côlon quand elles sont atteintes de MICI. C’est donc en mesurant ces deux éléments que les scientifiques ont évalué l’efficacité de leur traitement. Résultat : les rongeurs qui ont reçu un traitement complet ont moins maigri et ont eu un raccourcissement moins important de leur côlon, comparativement aux souris qui n’ont pas reçu de traitement ou pas de manière complète.
Concrètement, le traitement mis au point par les chercheurs se présente sous la forme d’une pilule, que les malades pourraient prendre de façon orale. C’est donc bien moins invasif que le stade ultime du traitement de la rectocolite hémorragique : l’ablation partielle ou totale du côlon.
Le but des scientifiques était de trouver un traitement qui pourrait être efficace à tous les stades de la maladie, ce qui semble être le cas à ce stade de la recherche. Néanmoins, d’autres expériences devront être menées, notamment sur l’humain, avant que cette pilule soit validée et commercialisée. À l’avenir, les chercheurs comptent notamment poursuivre leurs travaux afin de voir si ces nanoparticules pourraient aussi fonctionner avec d’autres espèces de bactéries probiotiques et estimer les potentiels effets indésirables de leur traitement.