- Plus de 80 % de la population mondiale est exposée à la "pollution lumineuse" la nuit.
- Elle perturbe le rythme circadien des insectes, des oiseaux et d'autres animaux, entraînant une mort prématurée et une perte de la biodiversité.
- L’exposition à la lumière artificielle la nuit modifie le moment de la prise alimentaire.
Et si se promener dans un quartier bien éclairé la nuit entraînait la survenue du diabète ? C’est ce qu’ont suggéré des chercheurs de la Shanghai Jiaotong University School of Medicine (Chine) dans une étude publiée dans la revue Diabetologia. "L'exposition à la lumière artificielle la nuit perturbe le système de synchronisation circadienne et pourrait être un facteur de risque de diabète. Notre objectif était d’explorer les associations entre l'exposition chronique à l’éclairage nocturne extérieur et les marqueurs de l'homéostasie glucidique, ainsi que la prévalence du diabète", ont-ils écrit dans les travaux.
98.658 adultes se sont vus attribuer un niveau d’exposition aux lumières extérieures
Dans le cadre des recherches, les scientifiques ont analysé les données d’une cohorte de surveillance des maladies non-transmissibles en Chine. Cette dernière portait sur 98.658 personnes âgées de plus de 18 ans. Ils ont été interrogés afin de recueillir des informations démographiques, médicales, sur leur revenu, leur mode de vie, leur éducation et leurs antécédents familiaux. Des échantillons de sang ont aussi été prélevés pour obtenir les taux de glucose dans le sang à jeun et après le repas, ainsi que l'hémoglobine glyquée (HbA1c).
"L'exposition à la lumière artificielle extérieure a été estimée à partir de données satellitaires", a précisé l’équipe. Les volontaires de chaque site étudié se sont vus attribuer un niveau d'exposition artificiel moyen au réseau local pour ce lieu, en utilisant des données d'images nocturnes. Les niveaux d'exposition ont été classés du plus bas au plus haut.
Diabète : l’éclairage nocturne dérègle le contrôle de la glycémie
D’après l’étude, les adultes les plus exposées aux lumières extérieures la nuit avait 28 % de risques en plus de développer un diabète. Une exposition élevée à la lumière artificielle nocturne était associée à un mauvais contrôle de la glycémie et à une résistance à l'insuline.
Selon les auteurs, ces résultats s'ajoutent à un nombre croissant de preuves suggérant que l’éclairage nocturne nuit à la santé métabolique. "D'autres recherches impliquant la mesure directe de l'exposition individuelle à la lumière artificielle extérieure sont nécessaires pour confirmer si son lien avec le diabète est une relation de cause à effet", ont conclu les scientifiques dans un communiqué.