- L’inflammation chronique est à l’origine de nombreuses maladies comme le diabète, l’asthme, l’obésité, certains cancers, la dépression, la maladie d’Alzheimer, l’arthrose, les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin, le psoriasis, la polyarthrite rhumatoïde ou encore la sclérose en plaques.
- Il a été démontré que le stress et l’alimentation, ainsi que les facteurs génétiques et environnementaux, régulent l'inflammation d'une manière ou d'une autre. Un mode de vie sain éloignerait ainsi le risque d’inflammation chronique nocive.
Lorsque notre corps combat une infection, on contracte une fièvre. Si on souffre d'arthrite, nos articulations seront douloureuses. Si une abeille nous pique la main, celle-ci va gonfler et se raidir. Le point commun entre ces trois réactions ? Ce sont toutes des manifestations d'inflammations qui se produisent dans le corps, et qui constituent la base d’une réponse physiologique normale. Dans un article publié dans le média indépendant The Conversation, les immunologistes Prakash Nagarkatti et Mitzi Nagarkatti, de l’université de Caroline du Sud (Etats-Unis), expliquent en quoi l’inflammation est nécessaire au bon fonctionnement de notre organisme.
L’inflammation comme réponse immunitaire
D'une manière générale, le terme inflammation fait référence à toutes les réactions du système immunitaire qui se produisent lorsque le corps essaie de combattre des infections, de se remettre d'une blessure physique, d'éliminer les molécules toxiques, voire de lutter contre une maladie auto-immune. Il existe cinq principaux signes physiques d'inflammation aiguë : chaleur, douleur, rougeur, gonflement et perte de fonction.
Prenons une piqûre d’abeille. Après avoir détecté les toxines, les bactéries et les dégâts physiques causés par la piqûre, le système immunitaire déploie divers types de cellules immunitaires sur le site de la piqûre : certaines vont produire des anticorps qui vont neutraliser les agents pathogènes ou des cytokines qui vont réparer les tissus, d’autres vont tuer toute cellule infectée par le virus, etc. Mais, comme dans toute attaque, l’inflammation s’accompagne de dommages collatéraux : des cellules saines vont être détruites lors du processus, des vaisseaux sanguins peuvent fuiter... C’est la raison pour laquelle apparaissent un gonflement, une rougeur et une douleur à l’endroit où l’on a été piqué. Après quelques jours, votre corps neutralisera le poison de la piqûre, éliminera toutes les bactéries qui s’y sont introduites et guérira tous les tissus endommagés. C’est la même logique pour tout, même une piqûre de vaccination contre la grippe.
L’inflammation comme cause possible de maladie
Si l’inflammation est une réaction salvatrice de notre organisme, elle peut toutefois s’avérer problématique lorsqu’elle devient chronique ou survient pour de mauvaises raisons. Les allergies, par exemple, se développent lorsque le système immunitaire identifie par erreur comme dangereuses des substances inoffensives, telles que les cacahuètes ou le pollen. La réaction peut être mineure, comme des démangeaisons cutanées, ou dangereuse, notamment si la gorge de quelqu'un se ferme.
L’inflammation chronique, elle, endommage les tissus au fil du temps et peut entraîner de nombreux troubles cliniques non infectieux, à commencer par les maladies cardiovasculaires et neurodégénératives, l'obésité, le diabète et certains types de cancers. Il peut même arriver parfois que le système immunitaire confonde ses propres organes et tissus avec des "envahisseurs", entraînant une inflammation dans tout le corps ou dans des zones spécifiques. C’est ce qui est à l'origine des symptômes de maladies auto-immunes telles que le lupus, l'arthrite ou encore la maladie de Crohn.