Difficulté à s’endormir, réveils nocturnes, insomnies : les troubles du sommeil gâchent parfois nos nuits. Pour y remédier, certains font le choix de prendre des compléments alimentaires à base de mélatonine, une hormone liée au sommeil. Mais ces comprimés ne conviennent pas à tous, selon une alerte récente de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes. Dans un communiqué, publié mardi 15 novembre, l’organisme constate un manque d’informations sur les boîtes et notices de ces produits concernant les effets secondaires chez certaines personnes.
Pourquoi prendre des compléments alimentaires à base de mélatonine ?
"L’induction du sommeil est sous la dépendance hormonale de la mélatonine, rappelle l’Inserm. Appelée communément hormone du sommeil, la mélatonine est produite en situation d’obscurité, en début de nuit, par la glande pinéale (ou épiphyse), située à l’arrière de l’hypothalamus." Sa libération dans l’organisme aide à l’endormissement, mais elle agit aussi sur l’humeur, le système immunitaire ou encore la régulation de la température du corps. Les personnes souffrant de troubles du sommeil, ou ayant du mal à se remettre d’un décalage horaire utilisent la mélatonine, en complément alimentaire, pour améliorer la qualité de leur sommeil ou pour réduire leur temps d’endormissement.
Des informations insuffisantes sur les compléments à base de mélatonine
Mais les boîtes de compléments alimentaires manquent parfois d’informations. "Les résultats de l’enquête indiquent que le consommateur n’est pas correctement informé sur la dose de mélatonine nécessaire pour obtenir l’effet annoncé (à partir d’1 mg pour la réduction du temps d’endormissement et de 0,5 mg pour celle de l’effet du décalage horaire), constate la DGCCRF. 45 % des étiquettes examinées ne sont ainsi pas conformes aux dispositions du règlement définissant les conditions d’utilisation des allégations de santé relatives à la mélatonine."
Par ailleurs, les notices et boîtes ne sont pas assez claires vis-à-vis des personnes sensibles. Certains emballages affirment que le produit peut convenir aux enfants, ce qui est contraire aux observations de l’Agence de sécurité du médicament (Anses) rendues publiques, en 2018. Dans un communiqué sur les risques associés à la prise de compléments alimentaires à base de mélatonine, l’agence déconseillait ces comprimés aux personnes souffrant de maladies inflammatoires ou auto-immunes, aux femmes enceintes, allaitantes ou aux enfants. Elle recommandait également de privilégier les formules simples, où la mélatonine n’est pas associée à d’autres ingrédients. Or la DGCCRF constate que "près de 70 % des étiquetages examinés mentionnent que la mélatonine est associée à une ou plusieurs plantes/extraits de plantes".
Quels sont les effets secondaires liés aux compléments alimentaires à base de mélatonine ?
Dans ce document, l’Anses a recensé 90 effets indésirables survenus après la prise d’un de ces compléments alimentaires. "Les effets rapportés sont variés : des symptômes généraux (céphalées, vertiges, somnolence, cauchemars, irritabilité), des troubles neurologiques (tremblements, migraines) et gastroentérologiques (nausées, vomissements, douleurs abdominales)", observe l’organisme. Les effets à long terme demeurant inconnus, l'Anses conseille de réserver ces produits à un usage ponctuel, et de solliciter l'avis d'un professionnel de santé avant de les consommer.