"Auparavant, on recommandait de séparer pendant un certain temps le nouveau-né de la personne qui s’en occupe principalement, afin de le stabiliser dans un incubateur ou une couveuse. Il fallait compter en moyenne 3 à 7 jours", a indiqué l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) dans un communiqué publié le 15 novembre.
Peau à peau : pour les bébés prématurés ou pesant moins de 2,5 kg
Dans cette publication, l’autorité sanitaire a émis de nouvelles recommandations visant à renforcer les soins aux enfants prématurés ou de faible poids de naissance. Désormais, elle conseille fortement le contact peau à peau, aussi appelé la "méthode mère kangourou", immédiatement après la naissance, sans passage préalable en couveuse. Cette pratique, réalisée dans un porte-bébé ou une écharpe spéciale le plus de temps possible, est préconisée pour les bébés nés avant 37 semaines de grossesse ou pesant moins de 2,5 kg.
"Des avantages considérables en termes de santé" pour le nouveau-né
L’OMS souligne qu’un contact étroit entre un nouveau-né prématuré et la personne qui s’en occupe présente "des avantages considérables en termes de santé." Selon plusieurs études, le contact peau à peau dès la naissance est important sur le plan psychologique mais permet aussi d’améliorer l’allaitement, de réduire les infections et l’hypothermie.
Autre bienfait de la "méthode mère kangourou" : une amélioration des chances de survie. En général, les enfants prématurés manquent de graisse corporelle. Ils ont ainsi du mal à réguler leur propre température et ont souvent besoin d’une assistance médicale pour respirer.
Séparer la mère du nourrisson peut avoir des "conséquences catastrophiques"
"Les enfants prématurés peuvent survivre, s’épanouir et changer le monde, à condition que chaque nouveau-né puisse avoir cette chance. Ces lignes directrices montrent que l’amélioration des perspectives pour ces minuscules nourrissons ne consiste pas toujours à fournir les solutions les plus sophistiquées, mais plutôt à garantir l’accès à des soins de santé essentiels centrés sur les besoins des familles", a déclaré Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS.
"La pandémie de Covid-19 nous a enseigné que beaucoup de femmes ont été séparées à tort de leur enfant, ce qui peut avoir des conséquences potentiellement catastrophiques pour la santé des nourrissons nés prématurément ou de faible poids de naissance. Ces nouvelles lignes directrices insistent sur la nécessité de prendre en charge les familles et les prématurés ensemble, comme une unité, et de veiller à ce que les parents bénéficient du meilleur soutien possible dans une période qui est bien souvent particulièrement stressante et angoissante", a poursuivi le Dr. Karen Edmond, médecin en charge de la santé des nouveau-nés à l’OMS.