Une crème qui repigmente la peau, à appliquer deux fois par jour : voici le nouveau traitement pour soigner le vitiligo - le premier du genre - qui pourrait être "autorisé en France en 2023 et remboursé par l’Assurance maladie dans les mois qui suivront". C’est ce qu’affirme Thierry Passeron, chef du service dermatologie au CHU de Nice et membre d’un groupe international d’experts qui a élaboré le produit, déjà validé par la Food and Drug Administration, l’agence américaine du médicament. C'est le journal Nice Matin qui, le premier, s'est fait l'écho de la découverte.
Un million de personnes atteintes du vitiligo en France
Le vitiligo est une maladie auto-immune qui survient lorsque les cellules portant les pigments meurent ou sont incapables de fonctionner normalement. Concrètement, elle se manifeste par l’apparition de zones blanches sur la peau, en particulier le visage, les mains et pieds ou encore les parties génitales. Longtemps méconnu, le vitiligo touche pourtant entre 1 et 2 % de la population mondiale, dont plus d’un million de personnes en France, à commencer par l’ancien Premier ministre Edouard Philippe.
La crème en question, baptisée Opzelura (ou ruxolitinib) a été testée sur 600 adultes et enfants de plus de 12 ans atteints de la maladie. "Deux grandes études internationales ont confirmé son efficacité, notamment sur le visage. Avec une application deux fois par jour, pendant six à vingt-quatre mois, la repigmentation est complète", assure Thierry Passeron au journal 20 Minutes. Il précise que le produit est "très bien toléré" chez les patients et "ne nécessite pas de prise de sang". A noter que si le vitiligo persiste, il est "possible de refaire le traitement".
Combiner la crème avec d’autres traitements de repigmentation ?
Seul hic, "certaines zones sont difficiles à repigmenter, comme les pieds ou les mains", nuance le professeur. D’autres études doivent donc être menées "dès l’année prochaine" pour améliorer encore les résultats, par exemple en associant la crème à des rayons UV ou à une greffe de mélanocytes (des cellules de la peau) sur les zones touchées. Un traitement pour les enfants dès l’âge de 6 ans pourrait également voir le jour d’ici peu.
Précurseur sur le sujet, le CHU de Nice a créé en 2021 un site internet dédié à la maladie pour informer au mieux les patients. Et notamment casser certaines idées reçues : non, le vitiligo n’est pas contagieux, il n’est pas héréditaire (dans 90 % des cas) comme d’autres maladies auto-immunes, et les patients qui en sont atteints "n’ont pas plus de risques d’attraper le cancer de la peau", conclut Thierry Passeron.