- D’après une enquête CSA pour l’association Les Petits frères des pauvres, 74% des personnes de plus de 60 ans ont encore des relations sexuelles, et 71 % estiment qu’"un corps qui vieillit peut rester désirable."
- Une vie sexuelle active améliore la santé physique et mentale des seniors en boostant le système immunitaire, le niveau d'endorphines, les fonctions cognitives...
"Avoir une perception négative du vieillissement peut être préjudiciable : cela est associé à un risque accru de déclin cognitif, de maladies cardiovasculaires et de décès prématuré. À l’inverse, voir le vieillissement de manière positive peut être bénéfique. Nous voulions voir comment cela affecterait les relations sexuelles des personnes." C’est pour en avoir le cœur net qu’une équipe de chercheurs de l’Université du Missouri (Etats-Unis) a récemment mené une étude sur les seniors, publiée dans la revue The Gerontologist.
Plus de 1.100 couples interrogés sur leur vie sexuelle
Dans le cadre de leurs travaux, les scientifiques ont utilisé les données de quelque 1.100 couples de plus de 50 ans, mariés ou concubins, interrogés sur leur rapport à la sexualité. Les volontaires devaient remplir un questionnaire et indiquer s’ils étaient fortement d’accord, d’accord, en désaccord ou fortement en désaccord avec des déclarations telles que "avec l’âge vient le déclin physique". Plus le score était élevé, plus la personne avait une vision positive du vieillissement.
Leurs résultats ont ensuite été comparés à leurs réponses concernant la fréquence et la satisfaction de leurs relations sexuelles au sein de leur couple. Sans grande surprise, les chercheurs ont constaté que les hommes et les femmes qui se sentaient le plus à l’aise avec le fait de vieillir avaient aussi la vie sexuelle la plus remplie, la plus satisfaisante, bref "la plus saine". Et inversement chez ceux qui voient l’âge d’un mauvais œil.
"Une vie sexuelle plus riche, même quand leur corps change"
Comment l’expliquer ? "Les gens qui considèrent le déclin physique brutal comme une conséquence inévitable du vieillissement peuvent ressentir des inhibitions anticipatrices. Ils auraient des relations sexuelles plus frustrantes parce qu’ils cessent de profiter du moment", avance Hanamori Skoblow, auteure principale de l'étude, dans un communiqué. Autre hypothèse : "Les cultures occidentales mettent d’abord en avant la jeunesse comme idéal de beauté. Peut-être que les personnes qui n’ont pas peur de vieillir adhèrent moins à cette pensée que les autres, et ont donc une vie sexuelle plus riche, même lorsque leur corps commence à changer."
La chercheuse espère que cette étude aidera les médecins qui travaillent avec des seniors. Ces derniers "sont souvent réticents à discuter de problèmes sexuels avec des patients plus âgés, renforcent les croyances selon lesquelles l'activité sexuelle est réservée aux jeunes adultes". En favorisant plutôt une perception positive du vieillissement, ils pourraient changer la vie (sexuelle) de nombreux patients du troisième âge.