- L’amoxicilline agit en cas de bronchites et de sinusites, d’infections de l'appareil digestif ou urinaire, des parties génitales, des gencives et des dents d’après le dictionnaire médical Vidal.
- Les difficultés d’approvisionnement pourraient perdurer jusqu’au mois de mars 2023, indique l’ANSM.
C’est le principal antibiotique prescrit aux enfants et il pourrait venir à manquer : l'amoxicilline. Pour faire face aux tensions d'approvisionnement, l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a publié une série de recommandations pour les médecins, les pharmaciens, les patients et les parents de patients.
Pour éviter la pénurie, il faut prescrire et utiliser l'amoxicilline à bon escient
Les formes buvables du traitement, adaptées aux plus petits, sont les plus impactées par ces tensions d'approvisionnement. "Dans ce contexte, la prescription comme l’utilisation à bon escient de ces antibiotiques sont essentielles", indique l’ANSM.
"L’amoxicilline est un antibiotique. Il peut être prescrit par un médecin pour traiter des infections bactériennes uniquement, explique l'ANSM dans ses recommandations pour les patients et les parents. Les antibiotiques n’ont aucune efficacité contre les infections virales, dont les bronchiolites, la grippe, le Covid-19, les rhinopharyngites et la grande majorité des angines et des otites. En cas d’infection virale, votre médecin ne vous prescrira pas d’antibiotiques".
Mais, si un antibiotique est nécessaire, l’ANSM conseille aux médecins et aux pharmaciens de suivre les recommandations de bonne pratique élaborées par la Haute Autorité de santé, parmi lesquelles la limitation à 5 jours de la durée du traitement. L'agence du médicament préconise également le recours aux tests rapides d'orientation diagnostique (Trod), permettant de détecter si une angine est due à un virus ou à une bactérie et qui peuvent être réalisés en pharmacie ou par le médecin.
Un risque de pénurie d'amoxicilline liée à la Covid-19
Les tensions d'approvisionnement seraient dues à différents facteurs, notamment une chute de production pendant la pandémie de la Covid-19 et des difficultés d'accès à certaines matières premières.
En outre, Pauline Londeix, cofondatrice de l'Observatoire de la transparence dans les politiques du médicament (OTmeds), a expliqué à France Info que l'augmentation des prix de l'énergie a "des répercussions énormes sur la production phamarceutique". Certains fabricants, en Chine par exemple, décident de ne plus produire certains médicaments, dont des antibiotiques.
Et cette situation est source d’inquiétudes : "On ne pourra plus prescrire d'amoxicilline, parce que les stocks ne seront plus là, les praticiens prescriront autre chose. Il y aura un effet domino sur d'autres médicaments. Ce qui nous inquiète terriblement, c'est qu'on sait également que ça devrait toucher d'autres médicaments. Donc c'est vraiment problématique. Il y a urgence pour que l'État se mette à produire des médicaments”, conclut Pauline Londeix.