C’est une première : une société américaine a mis au point un implant contraceptif pour homme. "Il s'agit d'une étape incroyable dans le domaine de l'urologie et de la santé reproductive”, explique Nathan Lawrentschuk, directeur de l'urologie au département d'urologie du Royal Melbourne Hospital et fondateur du centre de recherche sur le cancer de la prostate EJ Whitten, dans un communiqué.
Un implant contraceptif qui bloque le passage des spermatozoïdes
Le dispositif est un implant à base d’hydrogel qui "obstrue le flux de sperme à travers le canal déférent [qui relie les testicules à la prostate et permet le passage des spermatozoïdes] pendant une période de temps prédéfinie".
Dans le cadre de leur essai clinique, les scientifiques ont posé cet implant à quatre hommes. “Les procédures d'implantation se sont extrêmement bien déroulées", assure Nathan Lawrentschuk. Les premiers résultats sont encourageants.
Trois méthodes de contraception chez l’homme
Selon la Haute Autorité de Santé (HAS), il y a actuellement trois méthodes de contraception utilisables chez l’homme : le préservatif masculin, la vasectomie et le retrait.
La vasectomie est une méthode de stérilisation réalisée lors d’une opération qui vise à sectionner les canaux déférents. En France, 9.240 hommes y ont eu recours en 2018, soit cinq fois plus qu'en 2010 où ils n’étaient que 1.880.
En ce qui concerne le retrait, la HAS prévient que “compte tenu de son taux élevé d’échec, l’éventualité d’une grossesse non prévue doit être acceptable, sinon préférer une autre méthode”.
Une méthode de contraception masculine temporaire
À terme, ce nouvel implant pourrait donc être une méthode de contraception temporaire. Pour l’instant, les chercheurs n’ont pas réussi à déterminer précisément la durée d’action de l’hydrogel ni son taux d’efficacité.
“Ce premier implant contraceptif masculin est une étape clinique majeure qui ouvre de nouvelles possibilités aux hommes qui souhaitent prendre en main la contraception", explique Kevin Eisenfrats, co-fondateur et PDG de Contraline, société qui a mis au point cet implant.
Pour l’instant, aucune date de commercialisation n’a été communiquée. D’autres essais cliniques devront être menés avant sa mise sur le marché.