- Le VIH cible le système immunitaire et affaiblit les défenses de l’organisme contre de nombreuses infections et certains types de cancer.
- L'Afrique du Sud a le quatrième taux de prévalence du VIH le plus élevé au monde.
- À ce jour, aucun traitement ne permet de guérir l’infection à VIH.
"Le nombre croissant de personnes vivant avec le virus de l'immunodéficience humaine (VIH) présente une incidence élevée de risque de comorbidités non-transmissibles, dont la cause reste incomplètement comprise. Bien que les troubles du sommeil soient souvent signalés chez les patients séropositifs, on ne sait pas dans quelle mesure ils sont associés à des modifications des processus circadiens, ont écrit des chercheurs de l’université de Northumbria (Royaume-Uni) dans une étude publiée dans la revue Journal of Pineal Research.
Dans le cadre de ces travaux, les scientifiques ont étudié le lien entre les caractéristiques du sommeil, la phase circadienne et le statut VIH chez des adultes âgés de plus de 45 ans. Pour mener à bien les recherches, l’équipe a recruté 187 personnes vivant dans la province sud-africaine de Mpumalanga, "où la prévalence du VIH est élevée, mais n'est pas associée à des différences de mode de vie". Au total, 36 participants étaient séropositifs.
Décalage horaire : le cycle du sommeil des patients séropositifs est plus court
Selon les résultats, les rythmes physiologiques quotidiens, mesurés grâce à la mélatonine, étaient retardés de plus d'une heure en moyenne chez les volontaires atteints du VIH. Leur cycle de sommeil était également plus court, plus précisément, leur sommeil commençait plus tard et se terminait plus tôt. D’après les auteurs, le VIH pourrait provoquer un trouble du rythme circadien similaire à celui que l'on observe en cas de décalage horaire. Les chercheurs ont estimé que ce dérèglement de l'horloge biologique pouvait contribuer à l'augmentation des problèmes de santé, tels que des troubles cardiovasculaires, métaboliques et psychiatriques.
VIH : les patients subissent un "passage à l'heure d'été tous les matins"
"Les personnes vivant avec le VIH subissent essentiellement un passage à l'heure d'été, mais tous les matins", a expliqué Malcolm von Schantz, auteur de l’étude, dans un communiqué. "Ce profil de risque est très similaire à celui observé chez les travailleurs de nuit. Comprendre et atténuer cette perturbation peut constituer une étape importante pour aider les personnes vivant avec le VIH à mener une vie plus saine", a précisé Karine Scheuermaier, co-auteure des travaux. Désormais, les scientifiques veulent savoir si le même dérèglement de l'horloge biologique existe chez des personnes séropositives plus jeunes et habitant dans d'autres pays.