La pression artérielle est liée à la santé cardiaque, en cas d’hypertension, le risque de maladie cardiovasculaire est élevé. Mais une nouvelle étude, parue dans General Psychiatry, montre qu’une tension artérielle trop élevée peut aussi avoir des conséquences sur la santé mentale. D’après leurs travaux, la pression artérielle diastolique, qui correspond à la pression minimale du sang, peut engendrer des troubles névrotiques.
Quels sont les liens entre la pression artérielle et la santé mentale ?
Les auteurs de cette recherche ont travaillé sur huit ensembles de données contenant de l’ADN, extraits d'échantillons de sang. Ils ont utilisé une technique appelée "randomisation mendélienne" pour estimer l’effet de la pression artérielle sur la santé mentale : elle consiste à utiliser des variantes génétiques pour étudier un facteur de risque particulier, afin d’avoir des preuves génétiques d’une relation de cause à effet, "réduisant ainsi les biais inhérents aux études observationnelles", précisent les auteurs. Dans leurs travaux, les scientifiques ont pris en compte quatre états psychologique : l’anxiété, les symptômes dépressifs, les troubles névrotiques et le bien-être subjectif.
L'analyse a révélé que l'hypertension artérielle et la pression artérielle diastolique avaient des effets significatifs sur les troubles névrotiques. En revanche, elles n’avaient aucune conséquence sur l'anxiété, les symptômes dépressifs ou le bien-être subjectif. Une étude plus poussée a montré que ce n’était pas l’hypertension, mais la pression artérielle diastolique qui était significativement associée au trouble névrotique. "La pression artérielle relie le cerveau et le cœur, et peut donc favoriser le développement des traits de personnalité", expliquent-ils.
Qu’est-ce qu’un trouble névrotique ?
Mais le trouble en lui-même pourrait aussi nuire à la santé cardiaque. "Les personnes atteintes de névrosisme subissent plus fréquemment un stress élevé, ce qui peut entraîner une élévation de la pression artérielle et des maladies cardiovasculaires", indiquent les auteurs. Parfois appelé névrose ou névrosisme, le trouble névrotique se manifeste par "une anxiété excessive, des symptômes hystériques, des phobies, des symptômes obsessionnels et compulsifs, la dépression", selon l’Inserm. "Les personnes atteintes de névrosisme peuvent être sensibles à la critique des autres, sont souvent autocritiques et développent facilement de l'anxiété, de la colère, de l'inquiétude, de l'hostilité, de la conscience de soi et de la dépression", développent les auteurs de cette étude. Pour eux, il est primordial de mieux surveiller la pression artérielle diastolique, pour réduire le risque de troubles de l’humeur, de troubles névrotiques, et bien sûr de maladies cardio-vasculaires.