Régularité et fréquence des repas, intervalles entre les prises de nourriture... Au même titre que le contenu de notre assiette, qui doit être saine pour rester en bonne santé, le rythme auquel on mange durant la journée serait déterminant pour notre espérance de vie. C’est le constat d’une nouvelle étude menée par des chercheurs de plusieurs universités américaines et publiée dans le Journal of Academy of Nutrition and Dietetics.
Sauter un repas augmenterait le risque de mortalité
Dans le cadre de leur hypothèse, les scientifiques ont analysé les données d’une cohorte de plus de 24.000 adultes américains âgés d’au moins 40 ans qui ont participé à une large enquête nationale sur la santé et la nutrition (NHANES) entre 1999 et 2014. Parmi eux, il y a eu 4.175 décès sur la période donnée. Pour déterminer l’impact du "timing" des repas sur la santé, ils ont réajusté leurs calculs en prenant en compte les facteurs alimentaires et de style de vie (activité physique, qualité de l'alimentation, prise de substances...). Et pour cause, les personnes qui mangeaient moins de trois repas par jour (soit environ 40 % des répondants) ont certains traits communs : jeunes, de sexe masculin, moins éduquées et plus modestes, elles consomment alcool et tabac, mangent des aliments moins nutritifs, plus de collations et ont moins d'apport énergétique en général, voire sont en situation d’insécurité alimentaire.
Résultat, il s’avère que manger un seul et unique repas par jour, par exemple, peut augmenter le risque de décès chez les adultes de 40 ans et plus. Sauter le petit-déjeuner serait associé à un risque de développer une maladie cardiovasculaire mortelle, et sauter le déjeuner ou le dîner, à une mortalité plus élevée toutes causes confondues. Même les personnes qui mangent trois repas par jour sont concernées : le fait de manger deux repas consécutifs à moins de 4,5 heures d'intervalle mettrait davantage en péril la santé. "Sur la base de ces résultats, nous recommandons de manger au moins deux à trois repas répartis tout au long de la journée", affirme le chercheur Yangbo Sun, auteur principal de l’étude.
Une charge énergétique trop importante
Comment expliquer le lien entre rythme alimentaire et santé ? C’est "métabolique", expliquent les scientifiques. "Sauter des repas signifie généralement ingérer une plus grande charge énergétique en même temps, ce qui peut aggraver le fardeau de la régulation du métabolisme du glucose et entraîner une détérioration métabolique ultérieure", peut-on lire dans un communiqué. "Cela peut aussi expliquer l'association entre un intervalle de repas plus court et la mortalité, car un temps plus court entre les repas entraînerait une charge énergétique plus importante au cours de la période donnée."