- Un mauvais sommeil est préjudiciable au fonctionnement neurocomportemental, à la réactivité et à la régulation émotionnelle des enfants.
- Cela les expose en outre à un risque de pathologies psychiques future, d'après les chercheurs.
- La France ne faisait pas partie des pays étudiés.
Élever son enfant pendant la journée a une incidence sur son développement, mais d’après des chercheurs, le moyen choisi par les parents pour l’aider à s’endormir a lui aussi une importance de taille. En effet, d’après une étude publiée dans Frontiers in Psychology, aider son enfant à s’endormir par une "méthode active" (comme des jeux, de la marche ou un tour en voiture par exemple) n’a pas le même effet sur sa personnalité et son comportement qu’avoir recours à une stratégie "plus passive" comme des chants, des câlins ou de la lecture.
Un groupe de chercheurs internationaux a demandé à 841 familles de 14 cultures différentes de remplir un questionnaire sur le comportement de leurs jeunes enfants, âgés de 17 à 40 mois, et un autre sur les activités quotidiennes. Il y avait 52 % de garçons. Il a été demandé aux parents d'indiquer leurs techniques favorisant le sommeil et le tempérament de leurs enfants.
La personnalité d'un enfant influence sa vie entière
Le tempérament de l'enfant se définit comme la façon dont les enfants régulent leur comportement et gèrent leurs émotions. Les chercheurs définissent le tempérament par trois facteurs primordiaux : l'émotivité positive (SUR) d'abord, qui reflète les affects positifs, tels que le sourire et le rire, l'activité et l'enthousiasme. L'émotivité négative (NE) ensuite, qui signifie la tendance générale à la détresse, notamment dans les situations qui suscitent la peur, la colère, la tristesse et l'inconfort. Enfin, le contrôle des efforts (CE) qui implique des compétences de régulation basées sur l'attention et le plaisir des activités calmes. "Chacun de ces facteurs contribue indépendamment à prédire les résultats comportementaux, les réalisations et les résultats interpersonnels, tels que les problèmes de comportement, les compétences sociales et les résultats scolaires", indiquent les chercheurs.
Enfants : les méthodes d'endormissement sont différentes, selon les pays
D’après leurs travaux, il apparaît que les pays qui recourent davantage aux stratégies passives, comme prendre son enfant dans ses bras ou lui lire une histoire, ont des tout-petits avec des scores de sociabilité plus élevés. D'autre part, le tempérament capricieux ou difficile d'un enfant était significativement corrélé aux techniques actives de sommeil comme le fait de faire une promenade avec lui pour le pousser à s’endormir.
Dans l'ensemble, il semble qu’un enfant heureux soit un enfant que l’on endort avec des méthodes douces : "Les techniques passives de soutien au sommeil étaient associées à une émotivité négative plus faible, à une émotivité positive plus élevée au niveau de la culture et à un contrôle des efforts plus élevé au niveau individuel. Les techniques actives de soutien du sommeil étaient associées elles à une émotivité négative plus élevée au niveau individuel uniquement”, résument les scientifiques.
Il est intéressant de noter que les résultats sont disparates parmi les pays : les États-Unis, la Finlande et les Pays-Bas sont en tête de liste des "méthodes passives" et la Corée du Sud, la Turquie et la Chine sont en bas du classement. En revanche, en ce qui concerne les "techniques actives", les chercheurs constatent que la Roumanie, l'Espagne et le Chili sont en haut de la liste, tandis que l'Italie et la Belgique sont derniers.