"Le cycle menstruel est une activité cyclique de la fonction endocrine de l’ovaire qui se manifeste par l’écoulement de sang pendant deux à six jours, survenant de manière répétée tous les 28 jours." C'est ce que votre professeur de biologie vous a dit en quatrième. Cependant, vous avez probablement remarqué que vos règles varient d’un cycle à l’autre, arrivant en avance ou en retard et de façon plus ou moins abondante. Il existe de nombreuses explications à ce phénomène, de l'activité physique excessive aux problèmes de thyroïde, en passant par l'endométriose ou le manque de sommeil. Pourquoi Docteur fait le point sur les dix causes principales.
1. La puberté
Pour les jeunes filles qui viennent juste d'avoir leurs règles, il est normal d’avoir des cycles irréguliers. Avec les importantes fluctuations des niveaux d'hormones durant la puberté, les adolescentes ont souvent des cycles menstruels plus longs ou plus courts. Parfois, le cycle menstruel d’une jeune fille peut mettre jusqu’à six ans pour se régulariser.
2. Exercice excessif
Oui, c’est la vérité. La combinaison d'exercices très physiques et d'une faible masse graisseuse corporelle peut tellement stresser votre corps qu'il demande alors au cerveau d'arrêter de produire des hormones de fertilité. Effectivement, il pensera que vous n'êtes pas en mesure de nourrir un bébé. Mais ne vous inquiétez pas, une fois que vous relâchez un peu votre rythme, tout rentre dans l’ordre. Cependant, si vous n'avez pas de règles même après que votre activité physique se soit calmée, parlez-en à votre gynécologue : il se peut que vous souffriez d’aménorrhée (absence de règles à terme).
3. Troubles du sommeil
Lorsque vous dérangez votre horloge interne, cela affecte les hormones de reproduction, ce qui peut modifier l'ovulation et les menstruations. Un rythme de sommeil perturbé peut également affecter la production de la mélatonine, hormone jouant un rôle dans la reproduction. Donc, si vos horaires sont décalés, n'oubliez pas de garder les rideaux de votre chambre fermés afin de ne pas perturber votre horloge interne. Le même constat est fait chez les personnes qui voyagent beaucoup. Le décalage horaire peut même arrêter vos règles. Si cela vous arrive, consultez votre médecin.
4. Surpoids
Lorsqu'une femme est en surpoids, elle produit trop d'œstrogènes, ce qui se traduit parfois par des règles irrégulières, abondantes et très longues (plus d'une semaine). Cela peut également entraîner un risque d'endométriose, voire de cancer de l'endomètre, la muqueuse tapissant la paroi de l'utérus. Si c’est votre cas, parlez-en avec votre médecin, qui pourra vous prescrire un contraceptif oral afin d’amincir l’endomètre et donc de réduire votre risque de cancer.
5. Hormonothérapie
Les médicaments pour la thyroïde, les stéroïdes ou les antipsychotiques peuvent perturber les récepteurs hormonaux car ils libèrent de la dopamine, le cycle menstruel est susceptible de s’en trouver affecté. Si vos cycles sont irréguliers, consultez votre gynécologue qui pourra vous conseiller, avec l'accord du spécialiste concerné, de modifier votre traitement.
6. Préménopause
Dans les années qui précèdent la ménopause, les hormones féminines commencent à changer. Cette période peut aller jusqu'à dix ans. Pendant cette période, vous pouvez avoir des cycles irréguliers : plus longs, plus courts, pas de règles du tout ou avoir des saignements moins abondants. Les bouffées de chaleur sont également un symptôme très répandu. Mais si vous n'avez pas eu vos règles depuis un an, vous êtes alors en ménopause.
7. Endométriose
L’endométriose provoque le développement de tissus ressemblant au tissu utérin dans d'autres parties du corps. Ce trouble peut provoquer des douleurs abdominales, des crampes, des rapports sexuels douloureux et des saignements irréguliers. Ceux-ci peuvent être importants au point que la patiente a l'impression d'entamer un nouveau cycle. Si vous présentez ces symptômes, consultez votre gynécologue qui pourra vous prescrire une IRM pelvienne ou une laparoscopie (un examen médical qui examine l'intérieur de votre cavité abdominale, de votre utérus, de vos ovaires et de vos trompes de Fallope) pour diagnostiquer la maladie. Si vous souffrez d'endométriose, votre gynécologue vous recommandera une pilule adaptée ou la chirurgie appropriée, en fonction de la gravité de la maladie.
8. Ovaires micropolykystiques
Des intervalles anormaux (entre 6 semaines et 2 mois et demi entre les cycles) ainsi qu'une pilosité excessive et de l'acné sont les symptômes des ovaires micropolykystiques, une affection de plus en plus fréquente due à une exposition accrue aux perturbateurs endocriniens. Votre gynécologue peut prescrire une échographie endovaginale (une sonde insérée dans le vagin) entre les jours 3 et 5 de votre cycle si vous avez un cycle régulier et que vous ne prenez pas de pilule contraceptive. Si vous avez reçu un diagnostic d'ovaires micropolykystiques, votre médecin peut vous recommander de perdre du poids si nécessaire, de vous prescrire une pilule spéciale ou, si les kystes sont vraiment gros, de subir une intervention chirurgicale pour les retirer.
9. Problèmes de thyroïde
La thyroïde joue un rôle de régulateur des hormones dans le corps. Lorsqu'elle a un problème, cela a bien sûr un effet sur vos règles. L’hyperthyroïdie comme l’hypothyroïdie peuvent entraîner des cycles irréguliers. Si vous avez toujours froid, que vous êtes constipée, souvent fatiguée, que vous avez des menstruations abondantes, une peau pâle, un visage gonflé, un rythme cardiaque lent et une prise de poids anormale en peu de temps, vous pouvez souffrir d'hypothyroïdie. À l'inverse, les personnes atteintes de l’affection inverse se sentent souvent très irritables, ont une perte de poids inexpliquée, une fréquente sensation de chaleur, les yeux gonflés, de la diarrhée, des insomnies ou des battements de cœur rapides. Si vous pensez avoir un problème de thyroïde, rapprochez-vous d’un endocrinologue qui pourra vous prescrire un traitement adapté.
10. Fibromes utérins
Ce sont des tumeurs bénignes qui se développent sur la paroi de l'utérus en raison de prédispositions génétiques ou de bouleversements hormonaux. Les fibromes provoquent des saignements ainsi que des règles fréquentes et très abondantes. Si vous souffrez de fibromes, vous pouvez ressentir une pression pelvienne, un besoin fréquent d'uriner, des douleurs lombaires et des douleurs lors des rapports sexuels. Si vous présentez ces symptômes, consultez votre médecin qui vous prescrira une échographie pelvienne ou une IRM. Si les fibromes sont importants, une intervention chirurgicale peut être effectuée.
Enfin, en général, si vous remarquez des règles irrégulières, des saignements abondants ou des douleurs pelviennes, n'hésitez pas à demander l’avis d’un médecin. En plus des maux possibles énumérés ci-dessus, des menstruations trop fréquentes et trop abondantes peuvent entraîner une anémie dangereuse à long terme. À l'inverse, le manque d'ovulation peut entraîner des problèmes de fertilité.