Six mois. C’est le nombre de mois qu’il faudrait attendre pour procréer après une fausse couche ou un avortement afin de réduire les risques d'issues maternelles et périnatales défavorables, d’après l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). "Des intervalles de moins de six mois entre l'avortement et la grossesse suivante ont été associés à des risques élevés de rupture prématurée des membranes, d'anémie et d'hémorragie, de naissance prématurée et très prématurée, et de faible poids de naissance, par rapport à des intervalles plus longs", peut-on lire dans son rapport.
72.765 naissances analysées après une fausse couche ou un avortement
Récemment, des scientifiques du Norwegian Institute of Public Health (Norvège) et de l'université Curtin (Australie) ont révélé qu’il n’était pas nécessaire d'attendre six mois avant de retomber enceinte après un arrêt naturel de grossesse ou un avortement. Pour parvenir à cette conclusion, ils ont réalisé des travaux parus dans la revue Plos One.
Dans le cadre de cette étude, les chercheurs ont examiné le risque d'issues défavorables de la grossesse (naissance prématurée, naissance d'un enfant ayant un faible poids, prééclampsie et diabète gestationnel) en fonction du délai d’attente pour les naissances suivant une fausse couche ou un avortement. Pour mener à bien leur étude, l’équipe a analysé les données de 49.058 naissances après une fausse couche et de 23.707 naissances après un avortement, enregistrées en Norvège entre 2008 et 2016. Les auteurs ont recherché toute association avec une complication lors de la grossesse suivante.
Fausse couche ou IVG : "au moins six semaines" avant de retomber enceinte
Selon les résultats, les femmes peuvent essayer d’avoir un bébé "peu de temps après" une fausse couche ou un avortement sans courir un risque plus élevé de complications. "Nos résultats sont rassurants. (…) Vous pouvez avoir vos enfants quand vous le souhaitez, mais il y a des mises en garde. Premièrement, il faut au moins un certain temps pour se remettre de la grossesse précédente. Cela varie d'une personne à l'autre, mais si je devais choisir un délai, ce serait au moins six semaines", a expliqué, au Guardian, Gizachew A. Tessema, auteure des recherches.
D’après les chercheurs, le fait de laisser un petit intervalle entre deux grossesses laisse moins de temps à une éventuelle infection ou inflammation sous-jacente pour se résorber. "Toute personne concernée devrait consulter un médecin généraliste ou un obstétricien lorsqu'elle planifie une grossesse. (…) Sur la base de cette étude et d'autres, nous appelons à un examen des recommandations existantes de l’OMS concernant l'espacement des grossesses après un arrêt naturel de grossesse ou un avortement", a indiqué Gizachew A. Tessema.