Les hommes et les femmes ne sont évidemment pas sur un pied d'égalité concernant le cancer du sein. Alors que c'est le cancer le plus fréquent chez la femme, avec 49 000 cas en 2012, le taux d’incidence masculin est de 1 cas pour 100 000 européens. Mais, selon le dernier rapport de l’Institut de Veille Sanitaire (Invs), rendu ce 30 octobre, certaines professions accroissent les risques de façon significative, et tout particulièrement chez les hommes.
Le palmarès des professions
L’Invs dresse un palmarès des professions les plus à risque pour les deux sexes. Il ressort que les hommes en contact avec des solvants et des produits pétroliers sont plus souvent touchés. En effet, les mécaniciens de véhicules à moteur, peintres et plombiers tuyauteurs risquent deux fois plus de développer un cancer du sein. En termes de secteurs professionnels, la sylviculture-exploitation forestière et le commerce de réparation automobile sont les plus concernés par la maladie.
Chez les femmes, aucun secteur n’est associé à un risque accru par rapport aux autres, hormis celui de l’industrie chimique. Les professions associées à un plus grand nombre de cancers du sein sont très variées. Les ouvrières du textile et les directrices de commerce de gros ou de détail développent deux fois plus souvent la maladie. Mais les ouvrières en contact avec du caoutchouc ou des plastiques, les enseignantes d’éducation spéciale, les infirmières, sages-femmes et manutentionnaires sont aussi très touchées. A la différence des hommes, les femmes peuvent effectuer des professions qui réduisent les risques de façon significative. C’est le cas des factrices et des serveuses ou barmaids.
Exposition professionnelle aux solvants
L’Invs souligne que les solvants sont associés à un risque élevé de développer un cancer du sein pour les deux sexes. Ce sont souvent des expositions professionnelles à ces produits qui en sont la cause. « Le cancer du sein chez l’homme est un cancer rare mais constitue, dans le contexte des facteurs de risques professionnels, un modèle intéressant du fait des expositions professionnelles généralement beaucoup plus élevées que chez la femme, et de l’absence de facteurs de risques reproductifs et hormonaux, » indique le rapport.
En effet, dans 50% des cas déclarés, les patients ont potentiellement été exposés à des solvants pétroliers dans le cadre de leur métier. Les solvants chlorés ne sont pas mieux cotés. Etrangement, seuls les hommes sont soumis à un risque accru de cancer du sein. Pour une exposition intermédiaire au benzène (de 0.13 à 1.25 ppm par année), ils risquent deux fois plus d’en développer un. Les autres solvants (perchlorétyhlène, TCE, chloroforme…) accroissent le risque de 50%. Les femmes, elles, ne sont pas atteintes par ces produits.
A la lumière de ce rapport, le cancer du sein chez l’homme est un peu mieux connu. Il existe très peu de recherche sur ce sujet et elles manquent souvent de précision selon l’Invs. Le rôle de la profession dans la survenue de cette maladie est loin d’être anecdotique, au contraire des femmes. Il faut donc porter davantage d’attention sur les risques professionnels chez les travailleurs masculins.