- Le cancer anal est méconnu, toutefois il touche trois fois plus de patients qu'il y a 30 ans.
- Les symptômes ne sont pas toujours identifiables mais pris à temps, ce cancer est soignable.
En France, environ 1.000 personnes souffrent chaque année d'un cancer anal, trois fois plus qu'il y a 30 ans. Cependant, malgré le nombre croissant de cas, la maladie reste largement méconnue du public. Déshonorant dans l'imaginaire collectif, ce cancer, sans lien de parenté avec le cancer colorectal, est peu médiatisé. Il touche aussi bien les femmes que les hommes, surtout après 65 ans. "Alors qu’il était rare et ne concernait que les femmes âgées, son incidence augmente fortement, et il intéresse maintenant les hommes jeunes", ont prévenu les médecins dans une tribune du Monde en 2018.
Les symptômes du cancer anal
Le cancer de l’anus survient dans le canal anal, la partie terminale du tube digestif derrière le rectum, et se caractérise par des saignements et des douleurs anales. Ces signes sont assez similaires de ceux observés lors de troubles anaux bénins comme les crises hémorroïdaires, ce qui le rend "discret". Surtout que les premiers symptômes apparaissent la plupart du temps lorsque la tumeur s’est développée et a déjà envahi les tissus adjacents.
Donc si vous saignez ou avez du sang dans vos selles, il est nécessaire de consulter votre médecin. Un inconfort ou une pression dans la région anale vous alerteront également. Des démangeaisons, une masse ou un gonflement près de l'anus ou à l'aine, ou bien encore un rétrécissement du transit intestinal, tel qu'un rétrécissement des selles doivent également vous mettre en garde. Le fait que ces symptômes persistent pendant un certain temps est inquiétant.
Le papillomavirus humain est en cause dans 9 cas sur 10
Neuf cas sur dix surviennent après une infection par le papillomavirus humain (HPV). Le vaccin contre la maladie est largement recommandé aux jeunes filles pour prévenir les lésions du col de l'utérus et le cancer, mais les garçons ne peuvent être vaccinés que depuis le 1erjanvier 2021. En effet, bien que les hommes de moins de 26 ans ayant des rapports sexuels avec des hommes ont pu recevoir le vaccin anti-HPV et être remboursés depuis 2017, les garçons ont dû attendre l’année dernière pour pouvoir en bénéficier.
Selon l'Institut national du cancer (Inca), le cancer anal est le troisième cancer le plus fréquent chez les personnes vivant avec le VIH. "L'infection au VIH favorise l'apparition des lésions associées aux HPV et augmente le risque de cancer. La muqueuse anale est très vulnérable à l'entrée des virus dont les HPV. Une pénétration, mais aussi tout autre contact de la muqueuse anale avec un vecteur contaminé (doigt, sex toy...), est un mode de transmission des HPV ", exposent les médecins.
Comment diagnostique-t-on le cancer anal ?
Comme mentionné ci-dessus, le diagnostic du cancer anal est compliqué. Par conséquent, il existe une série d’examens pour le confirmer. Votre médecin commencera par vous poser des questions sur vos symptômes, une éventuelle infection par le virus du papillome humain (VPH), votre vie sexuelle, notamment le nombre de partenaires et de relations sexuelles anales que vous avez pu avoir, ou bien vos antécédents familiaux. Comme indiqué par la Société canadienne du cancer, lors de l'examen physique, votre médecin peut examiner votre région anale à la recherche de masse ou de zones anormales de la peau, effectuer un toucher rectal (TR), palper votre aine pour vérifier d’éventuels ganglions lymphatiques enflés, ou encore réaliser un examen pelvien examen ou un test Palp pour vérifier l'état du vagin et du col de l'utérus.
Enfin, des analyses sanguines et une endoscopie peuvent être effectuées. "Différents types d'endoscopie peuvent être effectués pour diagnostiquer le cancer de l’anus et en établir le stade. Leurs noms varient selon les structures ou les organes qu'ils permettent d'examiner", détaille le site. "L'anuscopie permet au médecin de visualiser l'intérieur du canal anal et la dernière partie du rectum à l'aide d'un anuscope. La rectoscopie permet de visualiser l'ensemble du rectum. La sigmoïdoscopie permet de visualiser le rectum et le côlon sigmoïde (la dernière partie du côlon)". Enfin il est possible de procéder à une échographie transrectale, une biopsie ou bien un dépistage du VIH.
"Pour les 20 à 30 % de patients restants chez qui la tumeur persiste ou récidive, il faut proposer une chirurgie très mutilante : l'amputation abdomino-périnéale. Comme son nom le dit peu, cette intervention procède à l’ablation du rectum jusqu’au canal anal et emporte l’appareil sphinctérien et la peau périanale", mettent en garde les médecins dans le Monde. Par conséquent, malgré les inconvénients, il est impératif de consulter un médecin dès que possible. Le cancer anal est facile à traiter grâce à un diagnostic précoce.