- Le cancer de la prostate est le plus fréquent chez l’homme avec 50.000 nouveaux cas en 2015, selon Santé Publique France.
- Chez la femme, c’est le cancer du sein qui touche le plus de patientes, avec 58.000 nouveaux cas en 2018.
382.000 nouveaux cas de cancer ont été diagnostiqués en 2018, en France, selon Santé Publique France. Parmi eux, certains sont jeunes. En effet, d’après l’Institut national du cancer, il y aurait 2.200 enfants de 0 à 17 ans nouvellement atteints par un cancer chaque année, en France.
Analyser les effets de la chimiothérapie sur les générations futures
Pour ces jeunes patients, est-ce qu’un traitement de chimiothérapie pourrait avoir des conséquences sur les générations futures ? Autrement dit leurs enfants et petits-enfants. C’est la question à laquelle une équipe de chercheurs a tenté de répondre. Leurs travaux ont été publiés dans la revue iScience.
Les scientifiques se sont penchés sur les conséquences d’un traitement de chimiothérapie pour les générations futures, c’est-à-dire les enfants et les petits-enfants d’un patient malade. Pour cela, ils ont mené des expériences sur des rats. Ceux-ci ont été exposés pendant trois jours à de l'ifosfamide, un médicament de chimiothérapie utilisé pour la prise en charge de plusieurs cancers. Cette durée équivaut, à l’échelle des rongeurs, à ce qu’un adolescent atteint de cancer peut recevoir comme traitement.
Dans un second temps, ces mêmes rats se sont reproduits avec des femelles qui, elles, n’avaient jamais reçu de traitement. Leurs enfants ont ensuite, eux aussi, dû se reproduire avec des rats qui n’avaient jamais fait de chimiothérapie. Le but était d’analyser les conséquences de ce produit sur la première et seconde génération.
Cancer : plus de risques de souffrir de maladies quand un parent a été traité
Résultat : la chimiothérapie a eu des effets sur les deux générations, avec notamment un risque accru de maladies rénales et testiculaires, un retard à la puberté et une anxiété anormalement faible, ce qui signifie une faible capacité à évaluer le risque. Autre constatation : des modifications épigénétiques ont été observées sur les deux générations suivantes, ce qui signifie qu’il y a eu du changement dans l’activité des gènes.
"Les résultats suggèrent que si un patient reçoit un traitement de chimiothérapie et qu’il a ensuite des enfants, ses petits-enfants, et même ses arrière-petits-enfants, peuvent avoir une sensibilité accrue aux maladies en raison de l'exposition à la chimiothérapie de leurs ancêtres", explique Michael Skinner, l’un des auteurs de cette étude dans un communiqué.
À terme, les scientifiques estiment aussi qu’une meilleure connaissance des modifications épigénétiques liées à la chimiothérapie pourrait permettre de déterminer la probabilité des patients descendants à souffrir de certaines maladies et ainsi mettre en place des stratégies de prévention ou de prise en charge plus précoces.
Enfin, les scientifiques soulignent que cette étude ne doit pas dissuader les patients atteints de cancers à suivre le traitement de chimiothérapie prescrit par leur médecin. Ils invitent néanmoins les plus jeunes à faire congeler leurs spermatozoïdes ou leurs ovules avant de commencer le traitement.