- Aucune prédisposition génétique n’a été trouvée à la transidentité.
- Les mineurs représentent 3,3 % des titulaires d’une affection longue durée (ALD) pour transidentité et près de 70 % des bénéficiaires ont entre 18 et 35 ans, selon la Haute Autorité de Santé (HAS).
“En 2003, le Royal Children’s Hospital de Melbourne n’avait porté le diagnostic de dysphorie de genre que chez un seul enfant, alors qu’aujourd’hui il en traite près de 200”, peut-on lire dans un communiqué de l’Académie Nationale de Médecine intitulé “La médecine face à la transidentité de genre chez les enfants et les adolescents”. Dans ce document, la transidentité de genre est définie comme un ressenti, fort et d'une durée de plus de 6 mois, d’identification à un genre différent du celui assigné à la naissance. Autrement dit, avoir un sexe masculin et se sentir femme, et vice versa.
Transidentité : 5 % des enfants de 11 ans veulent changer de sexe
Selon une étude publiée dans la revue Fertility and Sterility, les enfants de 11 ans qui se posent des questions sur leur identité de genre entrent plus tôt dans la puberté, comparativement aux autres. Pour cela, les chercheurs de l'université d'Aarhus, au Danemark, ont utilisé les données d’un projet de recherche qui a suivi 100.000 femmes danoises à partir de 1996, ainsi que la croissance et le développement de leurs enfants pendant plus d'une décennie.
Lorsque ceux-ci avaient 11 ans, les scientifiques les ont interrogé sur leur éventuel désir d'être du sexe opposé. Résultat : 5 % d’entre eux ont déclaré un désir partiel ou complet de changer de sexe. Ensuite, les auteurs ont récolté des données sur les étapes de la puberté de tous les enfants, à des intervalles de six mois. Ainsi, ils en ont conclu que ceux qui avaient des questionnements transidentitaires avaient tendance à entrer dans la puberté plus tôt que ceux qui ne voulaient pas changer de sexe.
La puberté commence plus tôt chez les enfants qui se questionnent sur leur genre
“Les résultats montrent que les enfants qui, à 11 ans, ont déclaré vouloir être du sexe opposé avaient tendance à entrer dans la puberté avant les enfants qui n'avaient pas exprimé le désir de changer de sexe, explique Anne Hjorth Thomsen, une des principales autrices de l'étude, dans un communiqué de presse. Dans l'étude, les garçons et les filles qui avaient déjà exprimé le désir de changer de sexe sont entrés dans la puberté environ deux mois plus tôt que leurs pairs”.
D’après les auteurs, cette étude pourrait notamment servir aux pédiatres qui surveillent le développement de la puberté d’un enfant. Cependant, ils soulignent que des travaux complémentaires seront nécessaires pour mieux analyser les conséquences de la transidentité sur la puberté.
“Il est important que les professionnels de santé possèdent des connaissances de base sur le développement pubertaire des enfants, afin que le traitement puisse être appliqué au bon moment, poursuit Anne Hjorth Thomsen. Dans cette étude, nous constatons un développement de la puberté plus précoce chez les enfants qui souhaitent être du sexe opposé, par rapport aux enfants qui ne souhaitent pas être du sexe opposé. Mais nous ne savons pas si la propre perception du genre des enfants affecte leur développement pubertaire ou s'il peut y avoir d'autres explications. Nous ne connaissons pas les causes sous-jacentes”.