- En Europe et aux États-Unis, le travail de nuit a augmenté ces dernières décennies et concerne 19 à 25 % de l’ensemble des travailleurs, d’après Santé Publique France.
- Contrôler et limiter le temps pendant lequel les gens mangent lorsqu’ils travaillent la nuit permettrait de diminuer la croissance des tumeurs cancéreuses du sein, d’après l’auteur.
Travailler quand on est censé dormir et se reposer a un grand impact sur la santé, à tel point que l’OMS a désormais classé le travail de nuit comme "probablement cancérogène pour l'homme". En effet, les experts soupçonnent qu’il augmente les risques de cancer du sein, de la prostate, du côlon et du rectum et qu’il a également un impact sur le risque de maladie cardiaque, d'obésité et de diabète de type 2, de démence et de décès prématuré global.
Même une faible source de lumière bouleverse le rythme circadien
Dans un article de The Conversation, Frederic Gachon, professeur associé en Physiologie des rythmes circadiens à l’Institut des biosciences moléculaires de l’université du Queensland, a analysé ce qui se cache derrière ce risque accru. Selon le scientifique, travailler la nuit perturbe le rythme circadien, "l’horloge interne qui régule notre organisme”, indique l'Inserm.
C'est ce rythme qui fait que la force musculaire, le système immunitaire et les performances cognitives, par exemple, sont plus élevés pendant la journée, lorsque le corps stocke également les nutriments provenant des aliments. Ces fonctions diminuent la nuit lorsque le corps commence à utiliser les nutriments stockés pendant cette période de jeûne, indique l’auteur.
Or cette horloge est synchronisée par la lumière ambiante : être exposé à une source de lumière la nuit est connu pour perturber cet équilibre, même s’il s’agit du faible signal lumineux d’une télévision dans la chambre à coucher.
Les troubles du rythme circadien exposent à de nombreuses maladies
"Il en résulte une prise de poids accrue, un diabète de type 2, une augmentation de la pression artérielle et une diminution de la réponse immunitaire", explique Frederic Gachon.
Tout cela contribue à une prédisposition globalement accrue à plusieurs maladies, dont le cancer, le diabète, la maladie d'Alzheimer et les maladies cardiaques. D’après l’auteur pour qui il existe des solutions pour éviter le travail de nuit : "La première mesure à prendre est de limiter autant que possible le travail en équipes rotatives. Si les gens peuvent, dans une certaine mesure, s'adapter au travail à la "mauvaise" heure, il est impossible de s'adapter à des horaires qui changent constamment.”