Examen de référence, la gastroscopie, ou fibroscopie gastrique, explore l'œsophage, l'estomac et le duodénum (le début de l'intestin grêle). En France, cette analyse est pratiquée très fréquemment, soit dans le cadre d'un dépistage d'éventuelles lésions cancéreuses, soit pour la compréhension des douleurs digestives ou épigastriques d'un patient afin de l'orienter vers un traitement adapté. Comment se déroule l'examen ?
En premier lieu, dans le cas d'une anesthésie, comme c'est le cas le plus souvent en France, il est nécessaire de consulter un médecin avant l'opération pour s'assurer qu'il n'y a pas de contre-indication allergique, comme par exemple des remontées du liquide gastrique dans les poumons.
Ensuite, "pour bien examiner l'estomac, il faut qu'il soit vide : être à jeun de tout solide depuis six heures et de tout liquide depuis quatre heures. Après être arrivé un peu en avance au centre d’endoscopie pour gérer les documents administratifs, vous serez emmené dans la salle où se fait l’examen, qui a lieu allongé, couché sur le côté gauche", précise le Docteur Philippe Godeberge, gastro-entérologue à Paris, dans l'émission Fréquence Médicale.
L’anesthésie est trop courte pour provoquer des effets secondaires
"L'aide du spécialiste placera un petit anneau en plastique entre les dents pour les protéger, et c’est à travers cet anneau que l’on introduira le fibroscope. Juste avant de commencer, le médecin anesthésiste ou son aide vous introduira un produit qui agira de façon rapide (…) Avec un tuyau muni d’une caméra, un gastro-entérologue explorera votre estomac en passant par la bouche, il devra introduire l’endoscope au fond de la gorge, passer l’œsophage pour arriver à l’estomac, et explorer alors sa surface interne", a-t-il poursuivi.
"Le passage de la gorge est souvent peu agréable et comme un bon examen dure une dizaine de minutes, tout le monde ne le supporte pas bien. L’intérêt de l'anesthésie est de rendre tout cela très confortable. En cas de nécessité médicale, ce confort permettre par ailleurs de répéter l’opération sans crainte. Cette anesthésie générale n'est pas une anesthésie profonde, comme pour une chirurgie. Elle est courte, il n’y a pas besoin d’hospitalisation mais elle est suffisamment efficace pour que vous ne ressentiez rien. En effet, elle n'est pas suffisamment prolongée pour déclencher les effets secondaires comme une nausée, une somnolence prolongée ou un mal de crâne", précise le médecin.
Après l'examen, vous serez conduit en salle de repos où vous vous réveillerez tranquillement et prendrez une légère collation pour ne pas quitter l'établissement l’estomac vide.
Les complications pendant l’examen sont extrêmement rares
Avant votre départ, le gastro-entérologue viendra vous expliquer les résultats de l’examen. "Dans la grande majorité des cas, il aura effectué de petits prélèvements de la muqueuse, c’est le nom de la paroi superficielle de l'estomac, c’est ce qu’on appelle une biopsie. Mais elles n’ont pas forcément été faites car le médecin est inquiet, il s’agit d’une procédure systématique car certains détails médicaux sont seulement visibles au microscope, c'est une procédure systématique car Certains détails médicaux ne sont visibles qu'au microscope et nécessitent l’étude précise des biopsies", détaille le Dr Godeberge. Dans ce cas, vous recevrez vos résultats sous quelques semaines.
Après l'examen, vous pourrez avoir de fortes douleurs au ventre : l'air insufflé dans votre ventre pendant l'endoscopie peut provoquer des sensations de ballonnement, de gaz et des renvois. Cependant, ces symptômes ne devraient pas se prolonger plus de quelques heures.
Pour cette raison, et aussi à cause de l'anesthésie, il n’est pas possible de travailler après une gastroscopie. Vous devrez alors trouver quelqu'un pour vous ramener à la maison. "Même si vous vous sentez en pleine forme, ne conduisez pas, vos réflexes ne sont pas les mêmes, et en cas d'accident, votre responsabilité pourrait être impliquée", explique le Dr Godeberge. De plus, évitez de dormir seul la nuit après l'anesthésie.
Si toutes ces précautions vous font peur, rassurez-vous, la fibroscopie n'est pas un examen à risque. "Les problèmes graves sont très rares et peuvent arriver si des manoeuvres sont faites pendant l'examen, comme l'extraction d’un polype ou d’une tumeur. La déchirure de l'estomac au cours d’un examen standard est rarissime", précise le gastro-entérologue, tout en terminant par "Vous avez plus de risques d’avoir un accident de voiture (sur le chemin de l’hôpital) que de gastroscopie".
Si vous développez des douleurs abdominales ou thoraciques, des vomissements, des frissons ou de la fièvre quelques heures après l’opération, contactez immédiatement le médecin qui a effectué l’examen.