- La fibrillation auriculaire (ou atriale) est un trouble du rythme cardiaque qui accélère le cœur et le fait battre de manière irrégulière.
- Environ 10 % des AVC sont provoqués par cette arythmie, selon le cardiologue.
En France, l'incidence et la prévalence de la fibrillation atriale (ou auriculaire) sont en rapide croissance, en lien avec le vieillissement de la population. Diagnostic, risques, traitements... Le cardiologue Dr Xavier Waintraub de l’hôpital de la Pitié Salpêtrière nous explique tout.
Qu’est-ce que la fibrillation atriale ?
“La fibrillation atriale est une arythmie, ce qui correspond au fait que la fréquence cardiaque est anormale. Elle se traduit par un pouls irrégulier parce que la cavité cardiaque qui commande la fréquence cardiaque va être soumise à des modifications, à une accélération anormale qui crée ce rythme rapide et irrégulier.”
Pourquoi est-ce important de connaître cette maladie ?
“C’est important car c’est une maladie dont on entend assez peu parler mais qui a des conséquences parfois redoutables. La pire est l’accident vasculaire cérébrale (AVC) qui peut laisser des gens hémiplégiques ou avec une paralysie ou un déficit assez important. On pense qu’à peu près 10 % des AVC sont liés à la fibrillation atriale.”
Comment peut-on diagnostiquer ce trouble cardiaque ?
“Les examens sont souvent la suite d’une consultation. Les patients peuvent ressentir des symptômes : des malaises, des vertiges, des essoufflements, des palpitations, des douleurs thoraciques atypiques. Tout cela invite à consulter pour faire un dépistage qui consiste à arriver à enregistrer l’électrocardiogramme, donc le signal électrique du cœur, au moment de l’épisode pour valider le diagnostic.”
Comment peut-on traiter la fibrillation atriale ?
“La fibrillation va être traitée avec les 2 versants évoqués : à la fois les symptômes pour contrôler et permettre aux gens d’être plus sereins et moins gênés ; et surtout de façon à prendre en compte le risque de faire un AVC en introduisant un traitement anticoagulant aux personnes les plus à risque. Cela permet de fluidifier le sang et d’éviter que quand l’oreillette est plus rapide il ne coagule.”
“Pour contrôler les symptômes et ces accès de rythme irrégulier il y a soit un traitement médicamenteux, soit une intervention par voie percutanée en passant par les vaisseaux pour aller cautériser les zones qui génèrent cette arythmie. Ce n’est pas une chirurgie à proprement parler : on passe par les veines avec des cathéters qui sont de tout petits tuyaux qui permettent d’aller ponctuellement dans le cœur sans ouvrir la cage thoracique. La plupart du temps, l’intervention dure une à deux heures sous anesthésie générale, et le temps de récupération est assez court, de 15 jours à 3 semaines, avec 80 à 90 % de réussite.”
Quels conseils pour les personnes atteintes de fibrillation atriale ?
“Je conseille d’aller voir un cardiologue qui pourra donner des informations car quand les patients sont bien informés ils supportent mieux les traitements. Et puis on a beaucoup de stratégies de prévention : essayer de faire de l’activité physique régulièrement, contrôler sa tension chez son médecin, perdre un peu de poids, diminuer un peu la consommation d’alcool… Tout ça contribue à minimiser le risque de faire des crises et contribue à un meilleur contrôle de l’arythmie.”
Vous pouvez retrouver l’intégralité de l’interview en images ici :