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Déclin cognitif

Maladie d'Alzheimer : cette vitamine réduirait le risque de démence

Par Rafaël Andraud

La vitamine D pourrait jouer un rôle important pour prévenir les maladies liées au déclin cognitif, comme la maladie d'Alzheimer. Selon une nouvelle étude américaine, un niveau élevé de vitamine D dans le cerveau serait corrélé à une meilleure fonction cognitive.

areeya_ann/iStock
La maladie d'Alzheimer est la forme la plus courante de maladie neurodégénérative. En France, plus de 900.000 personnes sont touchées, en majorité des femmes.
Seule 1 démence sur 2 est diagnostiquée, tous stades confondus (un seul cas sur 3 aux stades légers).
Le nombre de nouveaux cas est estimé à plus de 225.000 par an. D’ici 2050, le nombre de personnes touchées par une maladie neurocognitive devrait atteindre plus de 1.800.000 cas (9,6 % des plus de 65 ans).

La vitamine D pourrait-elle être une clé dans la lutte contre la maladie d'Alzheimer ? Peut-être bien, selon de nouvelles recherches américaines. Cette vitamine essentielle pour notre santé est synthétisée grâce à l’exposition à la lumière du soleil. Mais avec l’âge, la peau devient moins efficace pour la convertir. Les personnes âgées sont donc plus susceptibles d'être déficientes.

Une nouvelle étude, menée par l’université Tufts et publiée dans la revue Alzheimer’s & Dementia, montre à quel point la vitamine D est efficace pour améliorer la santé cognitive.

Un niveau élevé de vitamine D lié à une meilleure fonction cognitive

La Dr Booth et ses collègues ont examiné des échantillons post-mortem de tissus cérébraux de 209 participants au Rush Memory and Aging Project, une étude à long terme sur la maladie d'Alzheimer qui a débuté en 1997. À l’époque, des scientifiques de l'université Rush, située à Chicago aux États-Unis, ont évalué la fonction cognitive des participants (des personnes âgées sans aucun signe de déficience cognitive) à mesure qu'ils vieillissaient, et ont analysé les irrégularités dans leur tissu cérébral après leur mort.

Lors de l'étude de l’université Tufts, les chercheurs ont quant à eux recherché la vitamine D dans quatre régions du cerveau : deux associées à des changements liés à la maladie d'Alzheimer, une associée à des formes de démence liées à la circulation sanguine et une région sans aucune association connue avec un déclin cognitif lié à la maladie d'Alzheimer. Ils ont découvert que la vitamine D était effectivement présente dans les tissus cérébraux et que des niveaux élevés de vitamine D dans les quatre régions du cerveau étaient corrélés à une meilleure fonction cognitive.

Alzheimer : on ne sait pas encore comment la vitamine D affecte le cerveau

Cependant, les niveaux de vitamine D dans le cerveau n'étaient associés à aucun des marqueurs physiologiques liés à la maladie d'Alzheimer dans les cerveaux étudiés, y compris l'accumulation de plaque amyloïde, la maladie à corps de Lewy ou la preuve d'accidents vasculaires cérébraux chroniques ou microscopiques. Cela signifie qu'on ne sait toujours pas exactement comment la vitamine D pourrait affecter la fonction cérébrale.

"Nous savons maintenant que la vitamine D est présente en quantité raisonnable dans le cerveau humain, et elle semble être corrélée à un moindre déclin des fonctions cognitives", a déclaré l’une des principales autrices de l’étude, Kyla Shea, dans un communiqué. "Mais nous devons faire plus de recherches pour identifier la neuropathologie à laquelle la vitamine D est liée dans le cerveau avant de commencer à concevoir de futures interventions", poursuit la professeure à l’université Tufts.

Les auteurs de l’étude soulignent à quel point la démence est multifactorielle, avec des mécanismes qui ne sont pas encore assez bien connus. Cependant, selon eux, la vitamine D pourrait avoir un rôle significatif, c’est pourquoi il est nécessaire de mieux étudier ce sujet à l’avenir. "Cette recherche renforce l'importance d'étudier comment les aliments et les nutriments créent la résilience pour protéger le cerveau vieillissant contre des maladies telles que la maladie d'Alzheimer et d'autres démences connexes", a ajouté la Dr Sarah Booth, une autre des autrices de l’étude.