- L'apparition du diabète de type 1 est de plus en plus précoce, notamment chez les enfants de moins de 5 ans.
- Dans la moitié des cas, cette maladie chronique apparaît avant l’âge de 20 ans.
Entre 2015 et 2017, le nombre de cas de diabète de type 1 apparus chaque année était de 19,5 pour 100.000 enfants de moins de 15 ans en France, selon l’Assurance maladie. Sur les deux dernières décennies, il y a eu une augmentation du nombre de cas chez les enfants et adolescents, d’environ 3 à 4 % par an.
Diabète de type 1 : un nouveau facteur de risque a été identifié
Pour rappel, le diabète de type 1 est caractérisé par un taux trop élevé de sucre dans le sang, l’hyperglycémie. Il est dû à une absence de sécrétion d’insuline par le pancréas. Cet arrêt de la fabrication d’insuline est causé par une réaction anormale du système immunitaire : les lymphocytes T identifient les cellules du pancréas productrices d'insuline comme des cellules étrangères à l'organisme et les éliminent.
Cette maladie peut être liée à une prédisposition génétique ou être déclenchée par des événements extérieurs comme des infections virales, l’alimentation, l’âge plus tardif de la maternité, l’exposition à des toxines, etc. Mais, selon une étude publiée dans la revue Nature Communications, la prise de l’antibiotique "gentamicine" pourrait aussi être un facteur de risque.
Gentaminicine : les anticorps produits par la prise de cet antibiotique en cause
Dans le détail, ce sont les anticorps produits par la prise de ce médicament qui augmenteraient le risque de développer cette maladie. Pour parvenir à cette conclusion, les scientifiques ont étudié les analyses de sang de près de 300 personnes atteintes de diabète de type 1 et les ont comparées à celles de témoins sains.
Ils ont également analysé des échantillons de l'étude sur l'auto-immunité du diabète chez les jeunes. Celle-ci n’indiquait pas si les participants avaient reçu de la gentamicine, mais les scientifiques se sont appuyés sur le fait qu’entre 5 et 10 % des nouveau-nés reçoivent cet antibiotique pour traiter une septicémie potentiellement mortelle. En effet, selon l’Organisation mondiale de la santé, la gentamicine est recommandée pour la prise en charge des nouveau-nés dans le cadre d’une infection bactérienne.
Le rôle indirect des glycanes dans le développement du diabète
Les scientifiques ont découvert qu'un niveau plus élevé d'anticorps liés à la prise de gentamicine était associé à un risque accru d’être atteint de diabète de type 1. C’est notamment les glycanes, un type de molécule, qui sont pointés du doigt par les scientifiques.
Les auteurs ont étudié les anticorps dirigés contre 202 glycanes dans le sang de 278 personnes atteintes de diabète de type 1, contre 298 personnes en bonne santé considérées comme des témoins. Ainsi, ils ont observé que les anticorps spécifiques aux glycanes pouvaient aussi avoir un rôle indirect dans le contrôle de la réponse immunitaire et le développement du diabète de type 1.
À l’avenir, l'équipe compte poursuivre leurs recherches pour mieux comprendre le rôle de ces anticorps et analyser le lien entre l’antibiotique "gentamicine" et le développement du diabète de type 1 chez un nombre plus important de participants.