Les êtres humains ont entre 20.000 et 23.000 gènes, selon le Manuel MSD qui les définit comme "des segments d’acide désoxyribonucléique (ADN) qui contiennent le code pour une protéine spécifique qui fonctionne dans un ou plusieurs types de cellules de l’organisme”. Ils se trouvent dans les chromosomes, qui sont dans le noyau cellulaire.
Une espérance de vie moins importante quand les gènes sont courts
D’après une nouvelle étude publiée dans la revue Nature Aging, les personnes qui ont des gènes plus courts vieilliraient plus vite, seraient plus à risque de développer des maladies et auraient une espérance de vie réduite.
Pour parvenir à leurs résultats, les scientifiques ont analysé des tissus d’humains (âgés de 30 à 49 ans, de 50 à 69 ans, puis de 70 ans et plus) et d’animaux (des souris, des rats et des killifish). Ainsi, chez toutes les espèces, ils ont observé ce même phénomène : plus les gènes sont courts, moins la durée de vie est importante. Et inversement, si les gènes sont longs, l’espérance de vie augmente.
"Le résultat pour les êtres humains est très intéressant parce que nous avons plus d'échantillons pour les humains que pour les animaux, explique Luis Amaral, principal auteur de cette étude dans un communiqué. C'était aussi intéressant parce que toutes les souris que nous avons étudiées sont génétiquement identiques, du même sexe et élevées dans les mêmes conditions de laboratoire, mais les humains sont tous différents. Ils sont tous morts de causes différentes et à des âges différents. Nous avons analysé des échantillons d'hommes et de femmes séparément et avons trouvé le même schéma”.
Le déséquilibre entre la taille des gènes est problématique
Si un gène est long, il forme une protéine plus importante, et inversement. Mais, pour être en bonne santé, une cellule doit avoir un nombre équilibré de petites et de grandes protéines. Ainsi, lorsqu’il y a un déséquilibre, la personne peut avoir des problèmes de santé. "Les changements dans l'activité des gènes sont très, très petits, et ces petits changements impliquent des milliers de gènes”, indique Thomas Stoeger, un autre auteur de cette étude.
Les chercheurs ont ensuite voulu comprendre si la longueur des gènes avait un impact sur la capacité des patients à se remettre de certaines maladies. Ils ont pris l’exemple d’une coupure chez une personne âgée. "Au lieu de se contenter sur le fait de gérer la coupure, le corps doit également gérer ce déséquilibre d'activité (au niveau des gènes)", développe Luis Amaral. Cela pourrait expliquer pourquoi, avec le vieillissement, nous ne gérons pas les défis environnementaux aussi bien que lorsque nous étions plus jeunes. Nous connaissons des cas où des infections - principalement des infections virales - entraînent d'autres problèmes plus tard dans la vie (...) Certaines infections virales peuvent mener au cancer. Les dommages s'éloignent de la zone infectée vers d'autres parties de notre corps, qui est alors moins en mesure de lutter”.
À l’avenir, les chercheurs espèrent que leur découverte permettra de mettre au point de nouvelles thérapies pour ralentir le vieillissement et aider l’organisme à lutter contre les infections, en rétablissant l’équilibre entre les gènes longs et courts.