- Un cycle de sommeil repose sur l’alternance de sommeil lent et de sommeil paradoxal. Un bonne nuit compte entre 3 à 6 cycles successifs de 60 à 120 minutes chacun.
- Selon le Baromètre de Santé publique France sur le sommeil publié en 2019, les adultes dorment en semaine 6h42 par 24 heures en moyenne. C’est en dessous des 7h minimales quotidiennes recommandées.
- 45 % des 25-45 ans estiment dormir moins que ce dont ils auraient besoin.
En lançant leur expérience sur l’influence de la lumière sur le cycle circadien, les chercheurs de l’université de Washington (UW) pensaient mettre en évidence que les élèves se couchaient plus tard l’été en raison de l'ensoleillement. Néanmoins, leurs travaux, publiés dans la revue Journal of Pineal Research le 7 décembre 2022, montrent qu'en réalité le décalage de sommeil est plus important en hiver.
Un coucher et un réveil plus tardifs l’hiver
Les scientifiques ont suivi le sommeil de 507 étudiants entre 2015 et 2018 grâce à des moniteurs placés à leur poignet. Les données ont montré que les volontaires dormaient à peu près la même quantité de sommeil chaque nuit quelle que soit la saison. Par contre, ils se couchaient en moyenne 35 minutes plus tard et se réveillaient 27 minutes plus tard les jours d’école l’hiver par rapport à l’été.
"Cette découverte a surpris l'équipe puisque Seattle est une ville de haute latitude qui reçoit près de 16 heures d'ensoleillement au solstice d'été, avec beaucoup de lumière du soir pour la vie sociale, et un peu plus de huit heures d'ensoleillement au solstice d'hiver", précisent les auteurs.
Face à cet élément, les experts ont émis l’hypothèse que ce décalage hivernal pouvait provenir du manque de lumière. "Notre corps a une horloge circadienne naturelle qui nous dit quand aller dormir la nuit. Si vous ne vous exposez pas suffisamment à la lumière pendant la journée lorsque le soleil est levé, cela "retarde" votre horloge et repousse le début du sommeil la nuit", explique Horacio de la Iglesia, professeur de biologie à l'UW et auteur principal.
Sommeil : privilégiez la lumière matinale
Les données recueillies ont montré que l'exposition à la lumière en journée avait un impact plus important qu’en soirée. Chaque heure de lumière diurne "remontait" les phases circadiennes des élèves de 30 minutes. Cet effet était aussi observé les jours nuageux, car la luminosité reste nettement plus brillante que l'éclairage intérieur artificiel. Par ailleurs, chaque heure passée le soir avec les lumières des lampes et des écrans d’ordinateur retardait le cycle circadien de 15 minutes.
"C'est un effet push-and-pull", a expliqué le professeur de la Iglesia. "Et ce que nous avons trouvé ici, c'est que puisque les étudiants n'étaient pas suffisamment exposés à la lumière du jour en hiver, leur horloge circadienne était retardée par rapport à l'été."
Il conclut : "cette étude montre que nous avons besoin de sortir - même pour un petit moment et surtout le matin - pour avoir une exposition à la lumière naturelle. Le soir, minimisez le temps d'écran et l'éclairage artificiel pour vous aider à vous endormir."