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Médicaments : les femmes ont plus de risques d’avoir des effets indésirables

Il semblerait que l’égalité entre les sexes pèche également lorsqu’il est question de médicaments. Une nouvelle étude révèle que les femmes ont plus de risques de souffrir d’effets indésirables lorsqu’elles suivent un traitement, car les professionnels de santé sont longtemps partis du principe qu’elles sont "des versions plus petites des hommes".

Médicaments : les femmes ont plus de risques d’avoir des effets indésirables seb_ra/istock




L'ESSENTIEL
  • Jusqu'à 5 % de toutes les admissions à l'hôpital sont le résultat d'effets indésirables de médicaments.
  • Selon une étude de 2001, les femmes ont un risque 1,5 à 1,7 fois plus élevé de développer un effet indésirable, y compris des réactions cutanées indésirables, que les hommes.

Depuis des décennies (voire des siècles), quand il est question de médicaments, les scientifiques partent du principe que les femmes sont simplement des versions plus petites des hommes. Beaucoup estiment que prescrire des doses moindres est suffisant pour les traiter. Une nouvelle recherche met à mal cette hypothèse. 

Les femmes ne sont pas "des versions plus petites" des hommes

Pour déterminer si les femmes étaient bien "des versions plus petites des hommes", l’équipe de l’université de Nouvelle-Galles du sud (Australie) a mené une étude sur des souris. Elle a cherché à savoir si les différences entre les sexes concernent les traits précliniques - tels que la masse graisseuse, le taux de glucose ou encore le cholestérol LDL - pouvaient être expliquées uniquement par le poids corporel.

"Nos analyses ont révélé des différences entre les sexes pour de nombreux traits qui ne peuvent pas être expliquées par des différences de poids corporel. Certains exemples sont les éléments physiologiques, tels que les niveaux de fer et la température corporelle, les mesures morphologiques tels que la masse maigre et la masse grasse, ou encore les caractéristiques cardiaques tels que la variabilité de la fréquence cardiaque", ont écrit les auteurs des travaux Dr Laura Wilson et Pr Shinichi Nakagawa dans la revue The Conversation.

Il est ainsi évident pour eux que "les femmes ne sont pas simplement des versions plus petites des hommes". Déterminer un traitement pour les femmes seulement sur cette hypothèse n'est pas suffisant pour éviter les effets indésirables. C’est pourquoi, selon les scientifiques, les femmes affichent des risques accrus d'effets secondaires lors de la prise d'un médicament de 50 à 70 % par rapport aux hommes.

Médicaments : des recherches sur les réactions féminines nécessaires

Si dans certains cas, l’échelle de poids corporel est en effet efficace, l’expérience des chercheurs australiens montre que ce n’est pas généralisable à l’ensemble des traitements. Ainsi il est, selon eux, indispensable d’avoir des données sur les effets des médicaments pour les deux sexes. Et, non plus, avoir des résultats à forte prédominance masculine.

"Notre étude révèle comment les hommes et les femmes peuvent être différents sur de nombreux traits précliniques. Ce qui indique que la recherche biomédicale doit se concentrer plus étroitement sur comment mesurer les différences entre les sexes." Pour eux, un tel travail permettrait de réduire les réactions aux médicaments.

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