- Selon l'Organisation Mondiale de la Santé, 50 millions de personnes dans le monde souffrent de démence.
- L'une des principales causes de démence est la maladie d'Alzheimer.
La cellulite est souvent jugée disgracieuse, et nombre de régimes miracles ou d’astuces promettent de l’éliminer. Pourtant, elle est un phénomène naturel et tout à fait normal. Une nouvelle étude parue dans la revue spécialisée Diabetes pourrait nous réconcilier avec ce dépôt de graisse sous-cutanée. Selon ses auteurs, la cellulite offrirait une protection contre la démence. En réalisant des essais sur des souris, ils ont constaté que les femelles, avec un taux élevé de graisse sous-cutanée, avaient un niveau plus faible d’inflammation cérébrale, en comparaison aux mâles.
Des différences de stockage de graisses entre les souris mâles et femelles
L’équipe de chercheurs de l’école de médecine de Géorgie s’est intéressée à l’inflammation cérébrale, l’une des causes de la démence. Pour ce faire, ils ont observé les tissus adipeux et les niveaux d'hormones sexuelles, ainsi que le taux d’inflammation cérébrale chez des souris mâles et femelles, à différents intervalles de temps. Comme chez les êtres humains, les souris femelles obèses ont tendance à avoir plus de graisse sous-cutanée et moins de graisse viscérale que les souris mâles. Ce constat a amené les scientifiques à une hypothèse : ces différences dans la répartition des graisses pourraient être une explication à la protection contre l'inflammation dont bénéficient les femelles avant la ménopause. "Avant que les femmes n'atteignent la ménopause, les hommes sont considérés comme étant plus à risque de développer des problèmes liés à l'inflammation, de la crise cardiaque à l'accident vasculaire cérébral", rappellent les auteurs.
Une augmentation de l’inflammation cérébrale corrélée à la baisse du taux de graisse sous-cutanée
Les chercheurs ont mené différentes expériences pour observer la répartition des graisses et son impact sur l’inflammation cérébrale. Lorsqu’ils ont réalisé une opération similaire à la liposuccion chez les souris femelles, pour réduire la quantité de graisse sous-cutanée, ils ont constaté que l’inflammation cérébrale a augmenté, sans que les niveaux d’hormones évoluent. "Lorsque nous avons retiré la graisse sous-cutanée de l'équation, tout d'un coup, le cerveau des femmes a commencé à présenter une inflammation similaire à celle des cerveaux masculins, et les femmes ont gagné plus de graisse viscérale", développe Alexis Stranahan, l’autrice principale de cette recherche. En comparaison, les souris n’ayant pas eu de liposuccion ont eu des taux d’inflammation cérébrale similaires à ceux des mâles, après leur ménopause.
Qu’est-ce que cette étude nous apprend sur la cellulite et l’inflammation cérébrale ?
Pour les auteurs de cette étude, il faut tirer plusieurs leçons de ces travaux. "Ne faites pas de liposuccion", prévient Alexis Stranahan. Mais il faudrait aussi revoir les outils statistiques aujourd’hui utilisés pour évaluer le risque de maladie, notamment l’indice de masse corporelle. "L’IMC, qui divise simplement le poids par la taille, et est couramment utilisé pour indiquer le surpoids, l'obésité et par conséquent le risque de maladie, n'est probablement pas un outil très significatif ", estime-t-elle. Elle suggère d’utiliser plutôt le rapport taille-hanche, afin de mieux prendre en compte l’endroit où se trouve la graisse.