- La pandémie de Covid-19 est émotionnellement éprouvante pour tous, et pour les enfants tout particulièrement, rappelle l’Unicef.
- Faites régulièrement le point avec votre enfant sur ses émotions. Faire le point, cela signifie lui demander comment il va, de manière directe ou indirecte.
Les fêtes de fin d’année apportent leur lot de bons moments et de détente mais également potentiellement de tensions et de stress. Et les adultes ne sont pas les seuls à le ressentir. En effet, les enfants peuvent également en être sujet, et chez eux, il se manifeste de différentes manières, indique Schenike Massie-Lambert, coordinatrice de programme du Rutgers Children's Center for Resilience and Trauma Recovery de l'University Behavioral Health Care, aux Etats-Unis.
L'enfant calque ses réactions au stress sur celles des adultes
C’est d’abord le changement d’environnement, de routines, d'heures de repas et de coucher, auquel sont extrêmement sensibles les enfants, qui peut provoquer une angoisse, surtout si l'entourage est également stressé.
"Pendant la période des fêtes, l'environnement change et les enfants sont souvent exposés à des adultes qui s'occupent d'eux et qui peuvent être stressés par des obligations financières, attristés par l'absence d'êtres chers ou submergés par de nombreux engagements. La façon dont ces adultes réagissent émotionnellement à leur stress - en bien ou en mal - modèle l'expression et la gestion des émotions des enfants qui les entourent”. En effet, l'Unicef rappelle qu’en période de stress ou de crise, les enfants observent avant tout les comportements et les réactions des adultes pour savoir comment gérer leurs propres émotions.
La somatisation est courante chez l'enfant stressé
Il est d’autant plus important d’être attentif à son enfant lors de cette période et d’observer tout changement soudain du comportement habituel. Beaucoup d’entre eux peuvent avoir du mal à évoquer leurs émotions et cela les perturbe : "les enfants peuvent plutôt présenter des problèmes physiques qui ne sont pas liés à un problème médical. Il est fréquent que les enfants qui subissent un stress signalent des choses comme des maux d'estomac, des douleurs dorsales ou des maux de tête”, explique Schenike Massie-Lambert. L’Unicef indique d'ailleurs comment reconnaître les signes de stress chez l’enfant selon son âge.
Le dialogue est indispensable pour repérer le stress chez l'enfant
Pour soutenir un enfant stressé, Schenike Massie-Lambert propose d’en discuter avec eux : "cela permet à l'enfant de savoir que vous êtes engagé, concerné et prêt à l'aider”. Parler de son expérience émotionnelle personnelle peut également l’aider à exprimer ce qu’il ressent. En outre, l’experte propose d’encourager une activité physique pour gérer le stress et libérer les tensions dans le corps - sans pour autant trop charger le programme des vacances pour permettre à l’enfant de se reposer.
Vous pouvez également lui proposer de s’exprimer par une activité créative comme la peinture ou le dessin, indique l’Unicef : "Encouragez-le à vous raconter son dessin, à vous expliquer ce qu’il y a représenté ou la raison qui l’a poussé à utiliser telle ou telle couleur. Cela pourra aider certains enfants à parler de ce qu’ils ressentent, tandis que d’autres préféreront montrer leur dessin sans rien dire ; laissez votre enfant décider”.
Un enfant est capable d'apprendre à gérer son stress
Selon Schenike Massie-Lambert, une stratégie efficace consiste également à renforcer sa résilience et ses capacités de résolution de problèmes. "Demandez à l'enfant de réfléchir aux facteurs de stress précédents et à ce qui l'a aidé à les surmonter. Encouragez l'enfant à trouver d'autres solutions. Responsabilisez-le en l'invitant à choisir une technique d'adaptation, puis proposez-lui de le faire ensemble.”
Enfin, normaliser et valider l'expérience émotionnelle de l'enfant, comme lui dire que c'est normal de pleurer si l'on est triste ou d'avoir besoin d'être rassuré, par exemple, est particulièrement utile. "C'est une autre occasion de réduire la stigmatisation associée au fait de vouloir et d'avoir besoin d'une aide supplémentaire”, conclu la coordinatrice de programme du Rutgers Children's Center for Resilience and Trauma Recovery.