34 % des 5.771 Franciliens interrogés par l’Institut d’Urbanisme Paris Région ont reconnu avoir renoncé ou reporté des soins médicaux ou un appareillage en 2022. Cela représente un léger recul (-2 %) par rapport à l’année précédente. Mais, il s’agit tout de même d’une proportion importante des habitants. Quel est le profil des personnes qui ne vont plus chez le médecin en l'Île-de-France ?
Report des soins médicaux : les moins de 35 ans les plus concernés
Les salles d’attente des cabinets ont principalement été désertés par les moins de 50 ans, et plus particulièrement les moins de 35 ans. 44 % des 25-34 ans et 39 % des 18-24 ans ont renoncé, reporté ou annulé un rendez-vous médical au cours des 12 derniers mois contre 26 % des 50-64 ans. Les femmes semblent par ailleurs un peu plus enclines à repousser les soins que les hommes.
Le baromètre montre aussi que toutes les spécialités ne font pas l’objet du même niveau de renoncement. Les soins dentaires sont les plus concernés par le report ou l’annulation des traitements (40 % ; - 7 points en un an). Viennent ensuite les consultations chez le généraliste (29 % ; + 3 points en un an) et les rendez-vous chez le gynécologue (29 % ; stable).
Une évolution dans les motifs évoqués par les sondés a été remarquée. Les difficultés structurelles d’accessibilité aux médecins liées à la pandémie et les craintes de contamination à la covid-19, souvent citées en 2021, sont désormais moins vives. 2022 a surtout été marquée par les reports pour raisons financières. Elles concernent notamment les soins dentaires, ophtalmologiques et de la santé mentale.
"Le renoncement, l’ajournement ou l’annulation des soins aboutissent souvent à une absence de soins : dans la moitié des cas pour une consultation dentaire, dans trois cas sur dix pour une consultation chez le généraliste et dans presque quatre cas sur dix pour une consultation gynécologique", précise l'Institut d’Urbanisme Paris Région dans son rapport publié le 14 décembre 2022.
De plus en plus de Franciliens font appel à la téléconsultation
Au cours des douze derniers mois, quatre Franciliens sur dix ont eu recours à la téléconsultation pour eux-mêmes ou pour un proche. Cela représente une progression de 8 % par rapport à 2021.
La pratique a davantage été adoptée par les moins de 35 ans. Six personnes entre 25 et 34 ans ont eu recours à la téléconcultation pour un proche ou eux-même en 2022. Ils ne sont moins de 20 % chez les 65-75 ans.
"Le plus souvent motivée par l’obtention plus rapide d’un rendez-vous ou par l’esquive du temps d’attente en cabinet, la téléconsultation s’impose aussi parfois d’elle-même, faute d’alternative pour le patient”, prévient le rapport. Elle semble toutefois faire des émules. Les Franciliens interrogés affirment “être prêts à recourir à ce type de services dans les prochains mois en cas de besoin et de façon ponctuelle."