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Lieu de travail

Polyarthrite rhumatoïde : la poussière dans les bureaux mise en cause

Par Geneviève Andrianaly

En inhalant constamment des poussières et des fumées, provenant de vapeurs, de gaz et de solvants, sur son lieu de travail, on aurait plus de risque de développer une polyarthrite rhumatoïde.

Prostock-Studio/iStock
En 2019, 385.919 cas de polyarthrite rhumatoïde ont été recensés.
L'exposition à la poussière ou des fumées sur le lieu de travail était associée à une augmentation de 40 % du risque de développer une polyarthrite rhumatoïde chez les hommes.
Les associations les plus fortes étaient observées pour des expositions d'une durée de 8 à 15 ans.

Dérèglement du système immunitaire, prédisposition génétique, sexe du patient… Plusieurs facteurs favorisent la survenue de la polyarthrite rhumatoïde, une pathologie inflammatoire et chronique qui affecte plusieurs articulations. Dans le détail, il s’agit une maladie auto-immune caractérisée par la fabrication d'auto-anticorps dirigés contre la membrane synoviale des articulations.

Inhalation de poussières et de fumées : quel impact sur la santé ?

"Si l'on sait que le tabagisme augmente le risque de la développer, on ne connaît pas l'impact de l'inhalation de poussières et de fumées sur le lieu de travail", ont indiqué des chercheurs du Brigham and Women's Hospital (États-Unis). Pour découvrir ses effets, ils ont réalisé une étude publiée dans la revue Annals of the Rheumatic Diseases. Afin de mener à bien leurs travaux, l’équipe a exploité les données d’une enquête suédoise sur la polyarthrite rhumatoïde. Cette dernière incluait 4.033 personnes nouvellement diagnostiquées entre 1996 et 2017 et 6.485 adultes en bonne santé.

Chaque volontaire s'est vu attribuer un score de risque génétique, en fonction du fait qu'il était porteur ou non de gènes susceptibles d'augmenter les risques de développer une polyarthrite rhumatoïde. Les antécédents professionnels et personnels des participants ont été utilisés pour évaluer leur exposition à 32 agents atmosphériques sur leur lieu de travail.

17 agents atmosphériques liés à un risque accru de polyarthrite rhumatoïde

Près des trois quarts des personnes atteintes de polyarthrite rhumatoïde dont le test de dépistage de l'absence d'anticorps anti-protéines citrullinées était positif (73 %) ou négatif (72 %) avaient été exposées à au moins une poussière ou à une émanation sur leur lieu de travail, contre environ deux tiers (67 %) des personnes du groupe témoin.

Selon les résultats, l'exposition à des poussières et des fumées sur le lieu de travail augmentait de 25 % le risque de développer une polyarthrite rhumatoïde, mais elle semblait aussi renforcer l’effet néfaste du tabagisme et de la susceptibilité génétique à la maladie.

Dans le détail, 17 des 32 agents atmosphériques, dont le quartz, l'amiante, les fumées de diesel, les fumées d'essence, le monoxyde de carbone et les fongicides, étaient fortement associés à un risque accru de développer cette maladie inflammatoire des articulations. "Les substances inhalées sur le lieu de travail pourraient agir comme des déclencheurs importants dans le développement de la polyarthrite rhumatoïde et interagir avec le tabagisme et la susceptibilité génétique à cette affection. Notre étude souligne l'importance d’utiliser des protections respiratoires, en particulier pour les personnes génétiquement prédisposées à la maladie", ont conclu les auteurs dans un communiqué.