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Sondage Ifop pour l'ADMD

92% des Français favorables à l'euthanasie

Par Audrey Vaugrente

Selon un sondage commandé par l'Association pour le droit de mourir dans la dignité, une majorité des Français serait favorable à la légalisation de l'euthanasie.

Alex Hicks Jr./AP/SIPA
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L’Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD) a organisé une série de rassemblements ce 2 novembre, à l'occasion de la 6ème journée mondiale pour le drtoit de mourir dans la dignité. L'association réclame une loi qui ouvre l’euthanasie aux personnes malades en fin de vie. Actuellement, l’aide active à mourir est punie par la loi. Pourtant, selon un sondage Ifop réalisé pour l’association, plus de neuf Français sur dix approuvent une telle loi pour les « maladies insupportables et incurables. »

 

Le nombre de sondés favorables à l’euthanasie est en légère baisse par rapport à 2011 (92% versus 94%). Les conditions d’application de la loi se sont en fait inversées. 44% des Français interrogés sont « absolument d’accord » avec la légalisation de l’aide active à mourir alors que 48% sont d’accord « dans certains cas. » Lors du dernier sondage en 2011, c'était le contraire.

 

Le sexe, la profession et l’opinion politique n’influencent pas sur l’approbation de l’euthanasie. En revanche, les catégories d’âge montrent une variation. Les jeunes (18-24 ans) sont plus conservateurs avec 83% de personnes « absolument d’accord. » Seuls 5% des 35-64 ans n’approuvent pas une telle loi.

 

La répartition géographique des réponses témoigne aussi d’un "conservatisme" des Franciliens. Les habitants de l’agglomération parisienne sont moins favorables à l’euthanasie que ceux des communes urbaines de province (86% contre 93%). Il en va de même pour les régions : les sondés de province approuvent davantage une loi pour l’aide active à mourir que les sondés de région parisienne (93% contre 88%).

 

Une loi Léonetti méconnue

L’ADMD dénonce la loi Léonetti relative aux droits des patients en fin de vie comme « inadaptée aux conditions réelles de la fin de vie. » Votée en 2005, elle empêche l’acharnement thérapeutique en autorisant le patient, selon certaines conditions, à demander l’arrêt d’un traitement médical trop lourd. Mais elle maintient l’interdiction d’une aide active à mourir. Six français sur dix disent connaître cette loi. En réalité, une minorité est réellement informée. La moitié des sondés ne connaît pas précisément la loi Léonetti. L’ADMD, elle, dénonce une mesure qui prive les malades de leur dignité en limitant leur accès aux antidouleurs, alors qu’elle est censée la préserver.